Francfort (awp/afp) - Le géant automobile allemand Volkswagen a confirmé mercredi son ambition de plus que doubler sa part de marché aux Etats-Unis, région délaissée ces dernières années mais qui gagne en importance dans un "monde de plus en plus polarisé".

A l'issue d'un premier trimestre marqué par un bond de 100% du bénéfice net à 6,7 milliards d'euros (6,9 milliards de francs suisses) malgré une baisse du nombre de voitures vendues, le groupe voit l'Amérique du nord et "notamment les Etats-Unis" comme "priorité" dans sa quête de croissance mondiale, selon un communiqué mercredi.

Sur ce marché, où a éclaté en 2015 le scandale des moteurs diesel truqués "dieselgate", le groupe a dégagé en 2021 le premier bénéfice depuis des années.

"Même dans un monde de plus en plus polarisé, Volkswagen est déterminé à étendre sa présence mondiale", a expliqué le patron Herbert Diess.

Fin mars, le groupe a annoncé un investissement de 7,1 milliards de dollars dans sa production américaine, il prévoit d'y ouvrir une usine de cellules de batteries et veut conquérir 10% du marché d'ici 2030 contre 4,2% en 2021.

La marque phare VW doit passer de 2,5% à 5% sur ce marché en poussant encore davantage les SUV, plus demandés aux Etats-Unis que des berlines ou compactes, et grâce à l'ID.Buzz, version électrique du mythique combi VW particulièrement populaire outre-Atlantique.

La presse évoquait récemment aussi le projet d'une nouvelle usine à proximité du site existant à Chattanooga au moment où la diversification des sources de revenus gagne en importance.

"Les évolutions géopolitiques" ont "exposé nos vulnérabilités", avait reconnu le PDG mi-avril.

En cause notamment: la dépendance au marché chinois, le plus important de Volkswagen, alors que la guerre en Ukraine a également mis en lumière celle de l'Allemagne vis-à-vis du gaz russe.

D'ores et déjà, "la présence mondiale de Volkswagen nous a aidés à amortir une majeure partie des effets négatifs auxquels nous sommes confrontés actuellement", qu'ils soient liées à la guerre en Ukraine ou à la pandémie de Covid-19, relève Herbert Diess.

Le constructeur a par exemple pu envoyer aux Etats-Unis ou en Chine des semi-conducteurs qu'il ne pouvait utiliser en Europe, où la production souffrait de l'impact de la guerre en Ukraine. L'offensive déclenchée par la Russie limite en effet l'approvisionnement en câbles automobiles produits en Ukraine ce qui entraîne des interruptions de production en Europe.

L'invasion russe a également entraîné de fortes hausses des prix des matières premières. Malgré les incertitudes liées au conflit et à l'évolution de la pandémie en Chine, Volkswagen a confirmé mercredi son objectif annuel, misant notamment sur une amélioration de l'approvisionnement en puces au deuxième semestre.

afp/lk