PARIS (awp/afp) - Le patron de Lamborghini promet "une musique différente, un son à part" pour ses futures voitures électriques, afin de remplacer le rugissement des moteurs à explosion de ses modèles à essence, sa marque de fabrique.

La première Lamborghini 100% électrique, prévue dans quelques années, pourrait être une voiture sportive à quatre places surélevée, a indiqué le patron de la marque italienne à l'AFP en cette fin de semaine.

"Pour notre premier modèle 100% électrique, on pense à une GT 2+2, une voiture un peu plus haute, comme un SUV, pour un lancement autour de 2027", a indiqué Stephan Winkelmann. "Ce n'est pas gravé dans le marbre, on analyse le marché, mais c'est un secteur encore vierge".

Lamborghini va dévoiler jusqu'en 2022 ses derniers modèles dotés d'énormes moteurs à essence uniquement. A partir de 2023, toutes les voitures de la marque seront hybrides: elle prévoit d'investir plus de 1,5 milliard d'euros sur quatre ans dans l'électrification de ses gammes.

Puisque les batteries alourdissent fortement les véhicules, Lamborghini va "travailler pour que ses voitures restent extrêmement maniables, avec un rapport poids/puissance encore amélioré", a souligné M. Winkelmann. Objectif: "que la voiture reste une Lamborghini typique, mais encore plus puissante que les générations précédentes".

Quelle sonorité remplacera le rugissement rauque des moteurs, typique de la marque? "Ce sera une musique différente, un son à part", a promis M. Winkelmann. "Mais il ne faut pas copier le moteur à explosion, personne ne nous le pardonnerait".

"Il n'est pas dit qu'on ne fera que de l'électrique. On pourrait continuer avec les moteurs à explosion, si les carburants synthétiques représentent une [[option] alternative abordable", a-t-il précisé cependant.

Avec des batteries Porsche ?

Sur un marché de l'automobile déprimé, la marque a enregistré un record de ventes au premier semestre 2021 avec 4.852 véhicules vendus.

"Après la première vague de confinements, le marché des supersportives s'est repris très vite, on a enregistré de nombreuses commandes", s'est félicité M. Winkelmann.

Le SUV Urus porte les ventes avec 2.796 unités (+35% sur un an), devant les sportives Huracán (1.532 unités, +46 %) et Aventador (524 unités, +21 %).

"On veut une croissance stable, sans pics ni chutes imprévues", a précisé le dirigeant. "L'important est de produire toujours moins que la demande, pour que la marque reste attrayante".

Lamborghini prépare une stratégie pour accélérer ses ventes en Chine, qui est devenue le deuxième territoire du Taureau, derrière les États-Unis mais devant l'Allemagne et le Royaume-Uni, a souligné M. Winkelmann.

Après un début de carrière chez Alfa Romeo et Fiat, le dirigeant avait rejoint en 2005 Lamborghini, marque du groupe Volkswagen, lançant en 2017 un SUV qui a choqué les puristes mais fait tripler les ventes en quelques années.

Après un détour de deux ans chez Bugatti, autre marque du groupe allemand, M. Winkelmann est revenu à la tête du Taureau de Sant'Agata, près de Bologne en Italie.

Les Lamborghini pourraient-elles utiliser les batteries Porsche, autre marque sportive de Volkswagen qui va développer des "packs" à haute performance?

"L'avantage de faire partie d'un grand groupe, c'est d'avoir des synergies sur tout ce qui ne fait pas partie de l'ADN de la marque: ce qui ne se voit pas, comme l'architecture électronique. On doit réaliser en interne tout ce qui est important pour le client et l'ADN", a expliqué M. Winkelmann. "Sur les batteries, on collabore pour le moment avec des fournisseurs, mais on participe au développement", a-t-il précisé.

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