1970

New York (awp/afp) - La Bourse de New York chutait après l'ouverture jeudi, à la suite de la publication des chiffres sur l'inflation américaine qui est restée soutenue en mai.

Lors des premiers échanges de la dernière séance du semestre, l'indice Dow Jones perdait 1,71%. Le Nasdaq lâchait 2,85% et le S&P 500 1,95% vers 14H15 GMT.

Le semestre s'avère l'une des pires premières moitiés de l'année pour la place new-yorkaise depuis 1970.

Mercredi Wall Street avait conclu sans direction, toujours dans la crainte d'une récession.

L'indice Dow Jones avait grappillé 0,27%, à 31.029,31 points. Le Nasdaq, à forte coloration technologique, avait cédé 0,03% à 11.177,89 points et le S&P 500, 0,07% à 3.818,83 points.

"Vivement la fin de ce premier semestre, le pire depuis 1970", a résumé Patrick O'Hare de Briefing.com.

"Malheureusement, sa dernière journée démarre dans la lignée de la première partie de l'année: sur une note à la baisse", a-t-il ajouté.

Les investisseurs réagissaient à des chiffres d'inflation et de consommation peu reluisants.

La hausse des prix aux Etats-Unis s'est maintenue à un niveau élevé en mai, à 6,3% sur un an, et les dépenses des ménages ont ralenti, selon l'indice PCE, l'un des principaux indicateurs de l'inflation, favorisé par la Banque centrale américaine (Fed).

Sur le mois, l'inflation a grimpé de 0,6% contre +0,2% en avril, a indiqué le département du Commerce, un peu en dessous des prévisions des analystes qui tablaient sur +0,7%.

Point positif toutefois, l'inflation sous-jacente, hors prix alimentaires et énergétiques, s'est assagie à 4,7% sur un an au lieu de 4,9% en avril.

Autre indicateur signalant l'inquiétude des consommateurs face à la hausse des prix, les dépenses des ménages n'ont avancé que de 0,2% contre une progression de 0,6% en avril.

Mais en termes réels, tenant compte de l'inflation, la consommation, qui est la locomotive de l'économie américaine, a reculé de 0,4% en mai, ce qui préjuge mal de la croissance au 2e trimestre, soulignaient les analystes de Capital Economics. Les achats de biens et notamment de voitures ont singulièrement marqué le pas.

Globalement cette inflation soutenue fait craindre que la Fed ne serre la vis monétaire trop fort et plonge l'économie américaine en récession.

Les rendements obligataires sur les bons du Trésor à 10 ans glissaient de près de 3%, reflétant des achats vers ces valeurs sûres.

Tous les secteurs du S&P chutaient à part les valeurs très défensives des services d'utilité publique (+0,31%).

Le secteur des dépenses non-essentielles, celui qui a le plus chuté depuis le début de l'année alors que les consommateurs se serrent la ceinture face aux prix qui grimpent, perdait presque 2,50%, suivi des banques (-2,35%), des technologies de l'information et de la communication (-2,12%).

La chaîne de pharmacies Walgreens était sous pression (-4,33%) malgré des résultats trimestriels meilleurs que prévu faisant apparaître toutefois une baisse des ventes.

L'enseigne de magasins d'ameublement de luxe RH chutait de presque 12% après avoir averti que ses résultats seraient affectés par un environnement économique "qui se détériore".

Elle entraînait dans le rouge le groupe de vente de meubles en ligne Wayfair (-8,35%) tandis que la plupart des détaillants glissaient aussi, de Walmart (-1,05%) à Target (-3,11%).

La perte d'appétit pour le risque plombait le bitcoin qui chutait loin sous la barre des 20.000 dollars à 18.878 dollars.

La monnaie virtuelle subissait aussi le contrecoup du refus de l'autorité boursière SEC de coter en bourse un fonds indiciel en bitcoins présenté par le gestionnaire d'actifs Grayscale.

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