San Francisco (awp/afp) - La plateforme Disney+ a attiré 14,4 millions de nouveaux abonnés entre mars et juin, portant son total à 152 millions, un résultat largement supérieur aux attentes du marché, inquiet des risques de saturation des services numériques.

Le géant du divertissement, qui prenait plus de 5% en Bourse lors des échanges électroniques après la clôture, a en outre dévoilé une nouvelle formule d'abonnement moins chère à son service de streaming, avec de la publicité, d'après un communiqué aussi publié mercredi.

En tout, Disney a vu son chiffre d'affaires augmenter de 26% sur un an, à 21,5 milliards de dollars pour le troisième trimestre de son exercice décalé, un chiffre aussi supérieur aux attentes des analystes.

Son bénéfice net a progressé de moitié sur un an, à 1,4 milliard de dollars.

Ses parcs d'attraction et produits dérivés ont profité à plein de la reprise des activités en personne, à mesure que la pandémie desserre son étau sur la vie quotidienne dans le monde. Le segment a généré 7,4 milliards de dollars de chiffre d'affaires, 70% de plus qu'il y a un an.

"Le titre de Disney, comme celui de nombreux médias et sociétés technologiques, a reçu des coups cette année", a noté Paul Verna d'Insider Intelligence.

"Ses coeurs de métier, y compris les parcs d'attraction et les salles de cinéma, sont en train de rebondir mais affrontent encore des vents contraires, notamment l'accueil inhabituellement tiède du dernier dessin animé de Pixar, 'Lightyear'", a ajouté l'analyste.

Stratégies postpandémie

Disney+, en revanche, n'en finit plus d'enchanter le marché.

Lancé fin 2019 comme un boulet de canon sur la scène du streaming, la plateforme capte désormais plus de 45% des utilisateurs américains de services de streaming, derrière YouTube, Netflix, Amazon et Hulu (qui appartient à Disney), selon les chiffres d'Insider Intelligence.

Alors que la pandémie a durement affecté les activités en personne du royaume enchanté, Disney+ a décollé, notamment grâce à son immense catalogue et de ses franchises à succès.

En février, l'entreprise a répété son objectif d'atteindre la rentabilité et entre 230 et 260 millions d'abonnés d'ici la fin 2024.

Pour y parvenir elle doit accumuler environ 8,5 millions de nouveaux clients tous les trois mois. Les 14,4 millions du trimestre écoulé augurent bien de ses chances d'y arriver.

Et ce résultat rassure les analystes, après un trimestre marqué par les doutes sur la croissance des grandes plateformes de divertissement, de Netflix à Facebook et aux jeux vidéo.

Netflix a ainsi perdu près d'un million d'abonnés entre mars et juin, après en avoir déjà perdu au premier trimestre, pour la première fois de son histoire.

Au-delà des nouveaux contenus, le vétéran du secteur et son féroce concurrent ont désormais recours à différentes stratégies pour augmenter leur base d'abonnés et faire face au risque de saturation en occident.

Disney+ a dévoilé mercredi une nouvelle formule d'abonnement avec publicité, pour les Etats-Unis, à 8 dollars par mois, qui sera proposée à parti de décembre.

Netflix prépare une option similaire, après des années à refuser cette solution moins prestigieuse.

Et la plateforme va resserrer la vis du côté des partages d'identifiants et mots de passe, qui permettent à de nombreuses personnes d'accéder aux contenus du service sans payer.

afp/rp