Williams Sonoma aurait pu être une position du portefeuille US de Zonebourse, tant sa performance opérationnelle et financière s'inscrit dans le modèle d'opportunités typiquement sélectionnées par nos sélections quantitatives.

Les résultats 2023, comme chaque année, battent de nouveaux records. Avec du recul sur la perspective à long terme, entre 2013 et 2023, le chiffre d'affaires croît ainsi de $4 à $8.7 milliards, ceci en parallèle d'une remarquable expansion de marges. 

On peine à trouver un comparable à l'exploitation aussi profitable parmi les autres grands détaillants américains. Les références habituelles parmi les grandes chaînes bien gérées — comme Home Depot ou TJX — restent plusieurs centaines de points de base en-deçà.  

Il existe tout de même un acteur au profil de marge similaire — AutoZone. Williams et ce dernier partagent d'ailleurs une stratégie similaire : marques propres très lucratives, pas d'acquisitions, gestion totalement orientée vers les retours de capital aux actionnaires.

Chez l'un comme chez l'autre, le nombre d'actions en circulation diminue d'un tiers sur la dernière décennie. A la lumière du parcours boursier exceptionnel d'AutoZone, on peut supputer que les actionnaires de Williams se réjouissent du programme. 

Pourtant, le groupe est présentement valorisé à ses multiples de profit les plus bas à dix ans, et à seulement x8 ses profits records réalisées l'an passé. A un multiple de moins de x5 l'EBITDA, il représente également une cible possiblement tentante pour un fonds de private equity.

La crainte d'être chahuté par Amazon plane sur Williams, certes. Rien de neuf de ce côté-là cependant, et à ce jour cela n'a guère empêché le détaillant de délivrer des résultats supérieurs aux attentes. Aucune inquiétude non plus au niveau du bilan, complètement libre de dettes.

Seul regret : les ventes d'actions du personnel de direction, y compris de la charismatique directrice générale Laura Alber.