Francfort (awp/afp) - La branche allemande de la multinationale du conseil EY, ébranlée par la faillite de la fintech Wirecard dont ils étaient l'auditeur, négocie un plan social pour tenter de se relancer, a appris jeudi l'AFP.

"Le conseil d'administration d'EY Allemagne a décidé de divers changements structurels", l'accent étant mis "sur les mesures de personnel et la réduction des coûts non liés au personnel", a indiqué une porte-parole de l'entreprise dans un message transmis à l'AFP.

EY Allemagne prévoit de supprimer 40 postes d'associés répartis dans l'audit et le conseil, et 380 postes administratifs, a écrit plus tôt le quotidien Financial Times.

EY ne commente pas ces chiffres, précisant que les ajustements prévus vont "de préférence avoir lieu sous la forme de solutions volontaires" et dans le cadre de la cogestion impliquant le comité d'entreprise.

Le cabinet compte 12'000 personnes en Allemagne au sein d'un réseau mondial de 350.000 personnes.

Figurant dans le gotha des firmes d'audit légal dans le monde, EY, qui certifiait les comptes de l'entreprise allemande Wirecard, s'est retrouvée au coeur d'un scandale de comptabilité sans précédent dans l'histoire de l'Allemagne d'après-guerre.

Entrée en 2018 au sein du principal indice boursier allemand Dax, cette société de paiement en ligne s'est effondrée en juin 2020, acculée à la faillite après avoir avoué que 1,9 milliard d'euros d'actifs (presque autant en francs suisses), soit un quart de la taille du bilan, n'existaient pas en réalité -- un trou béant que EY n'a pas relevé.

Début janvier, quatre anciens auditeurs de Wirecard, dont deux travaillent encore chez EY, ont dû céder leur licence de commissaire aux comptes pour échapper à des sanctions de l'autorité allemande de surveillance des cabinets d'audit, l'APAS.

Des actionnaires floués de Wirecard tentent eux d'obtenir de la justice le lancement d'une procédure d'action de groupe envers EY, comparable à une "class action" aux Etats-Unis, sans succès pour le moment.

Plusieurs grands clients ont tourné le dos à EY depuis le scandale, notamment l'opérateur Deutsche Telekom, la banque Commerzbank ou encore le gestionnaire d'actifs DWS, entrainant une stagnation des recettes de l'activité audit terme de l'exercice bouclé en juin 2022.

Les économies en discussion "visent à placer EY Allemagne dans la meilleure position possible pour l'avenir", selon la firme.

afp/fr