Actualisé avec clôture de Wall Street et du pétrole

NEW YORK (awp/afp) - Les marchés ont connu un regain d'anxiété vendredi face à des indicateurs décevants et des résultats bancaires diversement accueillis, même si les valeurs technologiques ont permis à Wall Street de résister.

En Europe, Francfort s'est replié de 0,93%, Paris -0,81%, Londres -0,28% et Milan -1,08%.

A Wall Street, le Dow Jones a perdu 0,56%, tandis que le Nasdaq, aspiré par le secteur de la technologie, a gagné 0,59%, et l'indice élargi S&P 500 grappillé 0,08%.

Le marché est plombé par un "regain de tensions sur un peu tous les fronts, à commencer par celui des taux et de la Réserve fédérale américaine qui court après l'inflation", a déclaré à l'AFP Lionel Melka, directeur de la recherche chez Homa Capital.

Les déclarations, jeudi, de la future vice-présidente de la banque centrale américaine (Fed), Lael Brainard, ont réveillé les marchés sur la détermination de l'institution à lutter contre l'inflation.

Les investisseurs ont compris qu'un premier resserrement monétaire aurait potentiellement lieu dès le mois de mars aux États-Unis et que d'autres allaient suivre.

La volée de statistiques macroéconomiques décevantes vendredi, en premier lieu les ventes de détail pour décembre, ne va "pas changer l'attitude de la Fed", a réagi Karl Haeling, de la banque LBBW. "Il faudrait un ralentissement vraiment marqué de la croissance" pour cela, selon lui.

Les ventes de détail ont reculé de 1,9% par rapport à novembre, alors que les économistes tablaient sur un chiffre quasi-stable (-0,1%).

Au terme d'une semaine marquée par une rotation sectorielle, avec un intérêt pour les valeurs cycliques et décotées par rapport aux valeurs de croissance et technologiques, la tendance s'est retournée vendredi à Wall Street.

Les poids lourds de la cote, Microsoft (+1,77%), Apple (+0,51%) ou Alphabet (+0,47%), qui pèsent à eux trois plus de 7.000 milliards de dollars de capitalisation, sont parvenus à sortir le Nasdaq de sa léthargie. L'indice a fini en hausse après avoir évolué une bonne partie de la séance dans le rouge.

Les valeurs technologiques se sont moins bien comportées en Europe, où Worldline (-3,95%) et Teleperformance (-1,83%) à Paris mais aussi Infineon (-2,01%) à Francfort, se sont repliés.

Banques américaines contrastées

JPMorgan Chase a été fui (-6,15%) après avoir publié un chiffre d'affaires trimestriel inférieur aux attentes.

L'établissement a aussi prévenu qu'il pourrait manquer un objectif clé de rentabilité à court terme.

Egalement sanctionné, Citigroup (-1,25% à 66,93 dollars), qui a pourtant fait mieux qu'anticipé à la fois sur son chiffre d'affaires et son bénéfice.

Les investisseurs se sont davantage arrêtés sur la baisse des revenus de la banque de détail et des activités de marché.

Seule Wells Fargo a tiré son épingle du jeu (+3,68% à 58,06 dollars) et fait bien mieux qu'attendu, avec des revenus en hausse de 13% sur un an.

Du côté du pétrole, de l'euro et du bitcoin

Les cours du pétrole ont grimpé vendredi à leurs plus hauts depuis deux mois et demi, alors que la production d'or noir de l'Opep+ risque de peiner à répondre à une remontée de la demande.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour échéance en mars a pris 1,88% à 86,06 dollars, un sommet à un souffle de son record de 2021, le 26 octobre, à 86,40 dollars.

À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en février a gagné 2,07% à 83,82 dollars, un plus haut depuis le 9 novembre.

La monnaie européenne cédait 0,34% à 1,1415 dollar vers 21H50 GMT, après avoir atteint plus tôt 1,1483 dollar pour un euro, un sommet depuis mi-novembre.

Le bitcoin prenait 0,90% à 43.264 dollars, après avoir perdu 2,2% la veille.

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