(Actualisé avec déclarations supplémentaires, précisions)

par Steve Holland et Guy Faulconbridge

BAIE DE CARBIS, Angleterre, 10 juin (Reuters) - Le Premier ministre britannique Boris Johnson a décrit jeudi comme un "grand bol d'air frais" le président américain Joe Biden pour la volonté de ce dernier de travailler avec Londres sur un large éventail de questions, qu'il s'agisse d'environnement, de COVID-19 ou encore de sécurité.

Le dirigeant conservateur n'a pas dressé un parallèle explicite entre Joe Biden et son prédécesseur, Donald Trump, lorsqu'il s'est exprimé à l'issue d'un entretien avec le président américain au complexe balnéaire de la Baie de Carbis, à la veille de l'ouverture du sommet du G7.

Mais les commentaires de Boris Johnson ont fait comprendre clairement que le locataire démocrate de la Maison blanche avait adopté une approche bien davantage multilatérale que l'ancien président républicain, qui avait laissé perplexes et agacé de nombreux alliés de Washington tout en éloignant les Etats-Unis de pactes internationaux.

"C'est un grand bol d'air frais", a déclaré le Premier ministre britannique à propos de son entretien avec Joe Biden, qui a duré près d'une heure et demie.

"C'était une longue, longue et bonne session. Nous avons couvert un large éventail de sujets", a-t-il poursuivi. "C'est nouveau, c'est intéressant et nous allons travailler très dur ensemble".

Si les deux dirigeants sont apparus détendus au moment de leur rencontre et bien que Boris Johnson a qualifié leurs échanges de "géniaux", Joe Biden a exprimé ses profondes préoccupations sur la querelle entre la Grande-Bretagne et l'Union européenne à propos de l'Irlande du Nord, disant y voir une menace pour la paix dans le pays.

Boris Johnson et Joe Biden n'ont pas pris part à une conférence de presse conjointe à l'issue de leur entrevue, le Premier ministre britannique s'exprimant devant la presse locale tandis que le président américain a livré un discours pour officialiser le don des Etats-Unis de 500 millions de vaccins anti-COVID aux pays pauvres.

Boris Johnson a minimisé les divergences entre Londres et Washington sur l'impact du Brexit pour la paix en Irlande du Nord, déclarant que les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l'Union européenne étaient en "complète harmonie" dans l'optique de trouver des solutions pour préserver les accords de 1998.

A la question de savoir si Joe Biden avait exprimé très clairement ses craintes sur la situation en Irlande du Nord, le dirigeant britannique a répondu par la négative.

"L'Amérique, les Etats-Unis, Washington, le Royaume-Uni, plus l'Union européenne, partagent une chose qu'ils veulent absolument faire", a-t-il dit. "Et c'est préserver l'accord du Vendredi Saint, et s'assurer que nous préservons l'équilibre du processus de paix. C'est une base commune absolue." (Steve Holland, Andrea Shalal, John Chalmers, Guy Faulconbridge, Kate Holton et David Milliken; version française Jean Terzian)