A l’heure où les économies sortent progressivement de la crise, le dollar doit affronter des vents contraires. Ces obstacles à la bonne tenue du billet vert trouvent leurs origines dans les démesurés plans de soutien, orchestrés par l’administration Biden, et plus généralement dans l’érosion de son pouvoir économique et politique. En effet, même si le billet vert domine encore les flux de capitaux, il convient de mettre en évidence une baisse des transactions commerciales planétaires libellées en dollar et une diminution de son stock en monnaies de réserves. L’effervescence des crypto-monnaies n’est sans doute pas étrangère à la défiance graduelle sur son rôle majeur joué depuis plusieurs décennies.

Si l’on se concentre davantage sur le court terme, le dollar a subi une recrudescence de la volatilité avec les risques inflationnistes grâce aux anticipations de hausse des taux alors que ces mêmes risques devraient au contraire déprécier la monnaie. La FED s’est empressée de communiquer sur sa volonté de garder une politique monétaire accommodante, considérant l'évolution actuelle de l'inflation comme transitoire.

Il semble néanmoins que l’équilibre avec l’euro devrait se poursuivre avec des oscillations autour du point pivot des 1.20 USD. En effet, les spéculations sur une réduction du soutien monétaire par les deux banques centrales concernées (FED et BCE) s'intensifieront davantage au second semestre, avec un retour progressif au « tapering » (réduction des achats d’actifs). De ce fait, la première qui interviendra donnera un coup de booster à sa devise, et il y a fort à parier que les autorités monétaires américaines confirmeront leur proactivité dans ce domaine

Du côté de l’étude technique, le rebond de la parité EUR/USD au contact de la moyenne mobile 50 semaines a permis un net redressement. Ce rebond devrait probablement trouver un obstacle majeur, à l’approche des 1.2250 USD, zone déjà travaillée en fin d’année 2020.