L’approbation d’un plan européen afin de soutenir l’économie et d’introduire une forme de dette commune a permis à l’euro de se renforcer. Sur le plan politique, un rapprochement au niveau continental devrait rendre à terme la monnaie unique plus attrayante en tant que devise de réserve. A la fin du premier trimestre 2020 et d’après le FMI, le dollar représentait 62% des réserves de changes globales, soit 10 points de moins qu’il y a 20 ans, tandis que l’euro se situait à 20% des allocations. Rareté des actifs liquides de haute qualité, absence d'un centre financier important en Europe, en passant par la portée géopolitique limitée de l'euro, ces critères constituaient jusqu'à présent des contraintes aux initiatives acheteuses. Plus récemment, le maintien de taux négatifs dans la zone euro a également joué en défaveur de la monnaie unique, situation entraînée par des achats intensifs de la BCE qui réduisent le montant disponible.

Néanmoins avec l'émergence de tensions sino-américaines, les gestionnaires de réserves pourraient trouver l'euro de plus en plus attrayant, surtout si la disponibilité d'actifs de haute qualité augmente. La Russie et la Chine seront davantage incitées à se découpler du dollar en tant que monnaie de règlement, comme le suggèrent les récents développements concernant leur commerce bilatéral.

De son côté, la Fed confirme que sa politique monétaire restera ultra-expansive dans les années à venir. M. Powell a assuré qu’il utiliserait tous les instruments de politique monétaire disponibles, en fonction de l'évolution future de l'économie, sentiment qui ne motivent pas les cambistes à se renforcer sur la devise américaine. Cette stratégie d'attentisme se comprend d'autant plus que les élections présidentielles américaines et toutes les incertitudes qui les entourent, approchent à grands pas.

Techniquement, la parité EUR/USD a trouvé une zone d'équilibre entre 1.17 et 1.20. Une excursion au-delà de la borne supérieure déclencherait un mouvement plus directionnel vers 1.22/1.23.