Difficile de trouver quelqu’un prêt à se mouiller sur la direction de la paire EUR/USD dans les semaines à venir. Les facteurs et évènements susceptibles d’influencer le consensus sont nombreux mais leur impact est difficilement mesurable au vu de la situation inédite que l’on traverse.

Alors que certains estiment que c’est le taille du bilan des banques centrales qui prime, d’autres se concentrent sur l’inflation (en bonne voie pour dépasser l’objectif de 2% annuel fixé par la BCE ultérieurement) et le ralentissement progressif des programmes de rachats d’actifs, censés diminuer progressivement jusqu’en 2022. Jusqu’alors, l’annonce du passage de 80 à 70 milliards d’euros de rachats de titres par mois dans le cadre du PEPP n’a pas bousculé la tendance de la paire qui conserve son orientation technique baissière sur le moyen et long terme. Dans tous les cas, les acteurs sont pendus aux lèvres de Jerome Powell mais surtout de Christine Lagarde, censée communiquer sur la marche à suivre avant son homologue américain. Les économistes s’interrogent sur l’absorption des indications prospectives par le marché et essaient de s’imaginer un univers financier avec des conditions de financement moins accommodantes.

Aux dernières nouvelles, la Commission Européenne a relancé les discussions concernant les réformes de la politique budgétaire, le pacte de stabilité et les nouvelles mesures censées encourager l’investissement public dans le vert et le digital. L’objectif parallèle étant de créer un marché de la dette profond et liquide favorisant les transferts en capital internes à l’Union qui permettrait de corriger la faiblesse structurelle de l’euro par rapport au dollar. Côté américain, les leaders politiques se sont fixé une deadline au 31 octobre pour voter le projet de loi sur les impôts et les dépenses ainsi que le projet d’infrastructures de 550 milliards de dollars, déjà adopté par le sénat fin août.

Alors que l’EUR/USD a fini par franchir les 1.17 USD à la baisse fin septembre comme si de rien n’était, il a rebondi courant octobre à 1.1523 USD pour de nouveau aller chercher le niveau qu’il venait de briser. Ce seuil des 1.17 USD constitue désormais un bel obstacle à cette récente reprise de l’Euro.