NATIONS UNIES (Reuters) - Les États-Unis ont demandé jeudi que le Conseil de sécurité de l'Onu tienne lundi une réunion publique pour discuter du "comportement menaçant" de la Russie contre l'Ukraine et du déploiement militaire opéré par Moscou à la frontière russo-ukrainienne et en Biélorussie, au nord de l'Ukraine.

Cette demande a été formulée alors que le président américain Joe Biden s'est entretenu dans la journée avec son homologue ukrainien Volodimir Zelenski et s'est engagé à étudier les moyens de soutenir davantage l'Ukraine économiquement et de répondre avec force à toute attaque russe, ont rapporté la Maison blanche et Kiev.

Moscou, qui a déployé environ 100.000 soldats à la frontière ukrainienne, nie toute intention belliqueuse envers son voisin mais a prévenu qu'il pourrait prendre des mesures militaires - sans préciser lesquelles - si les Occidentaux n'accèdent pas à ses demandes sécuritaires, dont la garantie que l'Otan ne permettra pas à l'Ukraine de l'intégrer.

Plusieurs cycles de discussions menés entre les Etats-Unis et la Russie, et dans un format plus large avec les membres de l'Otan, n'ont pas permis d'apaiser les tensions. Moscou et les Occidentaux ont toutefois laissé la porte ouverte à des discussions supplémentaires.

"La Russie mène de nouveaux actes déstabilisants contre l'Ukraine, représentant une claire menace pour la paix et la sécurité internationale", a déclaré jeudi l'ambassadrice américaine aux Nations unies.

"Ce n'est pas le moment d'attendre pour voir. La pleine attention du Conseil est nécessaire maintenant, et nous avons hâte d'avoir des discussions directes et ciblées lundi", a ajouté Linda Thomas-Greenfield dans un communiqué.

Le Conseil de sécurité s'est réuni des dizaines de fois pour discuter de la crise ukrainienne depuis que la Russie a annexé la péninsule de Crimée en 2014, mais toute action éventuelle de l'Onu demeure entravée par le droit de veto dont dispose la Russie, comme quatre autre pays membres è Chine, Etats-Unis, Grande-Bretagne et France.

Les Etats-Unis et leurs alliés ont informé mercredi Moscou qu'ils refusaient catégoriquement de s'engager à ce que l'Otan ne s'étende plus vers l'Est et à ce que l'Ukraine ne puisse pas intégrer un jour l'Alliance, comme le demandait la Russie pour entamer une désescalade.

(Reportage Michelle Nichols; version française Tangi Salaün et Jean Terzian)