Paris (awp/afp) - Les marchés asiatiques ont fini en ordre dispersé mercredi malgré l'assouplissement majeur des restrictions sanitaires à Shanghai. Les places européennes rebondissaient, tout en surveillant les cours du pétrole sur fond de poussées inflationnistes qui mettent au défi les banques centrales.

A Tokyo, l'indice vedette Nikkei a pris 0,65% tandis que les Bourses chinoises se sont affichées plus prudentes: Shanghai a reculé de 0,13% et l'indice Hang Seng cédait 0,42% vers 09h30.

L'activité manufacturière en Chine s'est de nouveau contractée en mai mais à un rythme moins prononcé, selon l'indice d'activité des directeurs d'achat (PMI pour Caixin), très suivi par les marchés.

Les indices européens se reprenaient pour leur part : +0,28% à Paris, +0,40% à Francfort et Milan au lendemain d'un net repli. Londres était stable (+0,01%) vers 09h50. Le SMI de la Bourse suisse voyait quant à lui ses gains s'amenuiser, ne progressant plus que de 0,17% à 10h18.

La semaine dernière, la tendance avait été très optimiste sur les marchés qui espéraient qu'un pic de l'inflation était sur le point d'être atteint et qui reprenaient confiance dans l'amélioration de la situation sanitaire en Chine. Mais, en zone euro, l'indice des prix à la consommation a tiré à nouveau le signal d'alarme mardi en affichant une inflation à 8,1% sur un an en mai, un record, selon Eurostat.

Cette mauvaise nouvelle fait pression sur la Banque centrale européenne pour qu'elle remonte plus rapidement que prévu ses taux directeurs, comme sa consoeur américaine (Fed), pour juguler l'inflation. La Fed a commencé à relever avec vigueur ses taux directeurs, et devrait poursuivre son action pour modérer la demande et ralentir la hausse des prix.

La secrétaire au Trésor Janet Yellen a de son côté reconnu mardi n'avoir pas anticipé, en 2021, la vigueur de la flambée des prix mais a dit envisager "une croissance régulière et stable et une baisse de l'inflation". "La thématique +inflation+ revient de plus belle, renforcée aussi par l'embargo européen sur le pétrole russe (hors pipeline), et par de nouvelles coupures de l'approvisionnement en gaz", souligne Natixis Research CIB dans une note.

Le pétrole remonte de plus belle

"Les investisseurs surveillent de très près l'évolution des cours du baril et les marchés en seront dans les séances à venir extrêmement dépendants", écrit Christopher Dembik, directeur de la recherche macroéconomie chez Saxo Bank. Les prix du pétrole qui semblaient s'être stabilisés mardi soir sur la base d'un article du Wall Street Journal, selon lequel des membres de l'Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep) étudiaient la possibilité de soustraire la Russie du plan de production décidé en juillet dernier avec leurs alliés de l'accord Opep+, reprenaient leur marche en avant.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août, gagnait 1,58% à 117,45 dollars contre 122,84 dollars la veille.^Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour juillet, progressait de 1,33% à 116,21 dollars contre 114,67 dollars la veille.

Côté des devises, l'euro s'effritait de 0,09% face au dollar à 1,0724 euro pour un billet vert.

Mercredi, les marchés auront un avant-goût de l'état du marché du travail aux Etats-Unis avec l'enquête mensuelle d'ADP sur les embauches dans le secteur privé, avant les chiffres officiels de l'emploi pour mai attendus vendredi. Ils surveilleront aussi les résultats de l'enquête ISM sur l'activité manufacturière aux Etats-Unis.

Mercari dans la cour des grands

Le titre Mercari s'est envolé de 7,09% à 2.280 yens à Tokyo après que la plateforme japonaise spécialisée dans les échanges de biens d'occasion entre particuliers a annoncé mardi avoir obtenu le feu vert de l'opérateur de la Bourse de Tokyo pour être cotée sur la première section du marché (segment "Prime") à compter du 7 juin.

Démission du patron de DWS

DWS, la filiale de gestion d'actifs de Deutsche (+1,18% à 10,50 euros) reculait encore fortement (-6,71% à 31,14 euros, au SDax) après sa chute d'hier. Le patron Asoka Wöhrmann a démissionné, a annoncé la première banque allemande dans la nuit à mercredi, quelques heures après des perquisitions dans une enquête sur des investissements vendus comme plus durables qu'ils ne l'étaient. Il sera remplacé au lendemain de l'assemblée générale du 9 juin par Stefan Hoops, actuel directeur de la banque d'affaires de Deutsche Bank.

afp/vj