L’indice parisien, tout comme les marchés européens, évolue à l’équilibre ces dernières semaines. Les trajectoires se font ainsi plus hésitantes, résultant certainement de la faible volumétrie des échanges en cette traditionnelle période de creux estival. Par ailleurs, les inquiétudes des investisseurs ne faiblissent pas sur le front de la pandémie, qui représente toujours un danger sur la reprise économique, dans un contexte où les relations entre Pékin et Washington restent  glaciales.

Plus concrètement, si la situation sanitaire semble s’améliorer aux Etats-Unis, les opérateurs craignent une seconde vague en Europe alors que le décompte journalier de contaminations au Covid-19 tend de nouveau à s’emballer dans certains Etats. Les mesures de quarantaine se multiplient sur le vieux continent et rappellent aux marchés que la circulation du virus ne faiblit pas. La peur de revoir se multiplier des mesures de confinement dans le monde, préjudiciables à la reprise économique, limite naturellement les initiatives acheteuses. En toile de fond, les relations sino-américaines cristallisent aussi à un point de friction important à l’heure où l’administration Trump impose à Huawei de nouvelles restrictions en matière d’achats de composants électroniques.

Néanmoins, le nombre d’indices boursiers passant en territoire positif depuis le 1er janvier s’est allongé cet été. Les bourses chinoises ont fait un bond gigantesque en quelques semaines tandis que le bouton “vendre” est toujours porté disparu à Wall Street, à l’image du S&P500 du Nasdaq 100 qui évoluent sur des niveaux vierges de cotation. Cette bonne orientation des places américaines n’est pas sans lien avec la saison des publications semestrielles, qui a eu le mérite d’apporter davantage de visibilité sur l’activité des sociétés et l’impact économique du Covid-19 à l’échelle des entreprises.

A ce jour, la plupart des sociétés du S&P500 ont publié leurs résultats semestriels. Si plus de 84% des entreprises ont publié des bénéfices supérieurs aux attentes, il convient de rappeler que ces derniers s’établissent évidemment en deçà de leur niveau d’avant crise. Factset estime que les bénéfices réalisés au deuxième trimestre de cette année ont baissé de 37% par rapport à ceux du T2 2019. Sans grande surprise, les valeurs technologiques tirent cette moyenne à la hausse, à l’image des très bons résultats des GAFAM, qui demeurent incontestablement les grands gagnants de la crise sanitaire. En Europe, le bilan est moins brillant. Parmi les sociétés ayant dévoilé leur performance semestrielle, 60% ont battu le consensus des analystes et les résultats nets se sont en moyenne dégradés de 50% en glissement annuel.

Du côté des statistiques, les dernières données macroéconomiques tendent à rassurer les marchés, particulièrement outre-Atlantique. Les inscriptions hebdomadaires au chômage se sont élevées à 963.000 et passent ainsi sous la barre du million pour la première fois depuis le mois de mars. Les indices PPI et CPI progressent aussi au-dessus des attentes tandis que l’immobilier US tient mieux que prévu à l’image des derniers chiffres résilients sur les mises en chantier de logements et les permis de construire.

D’un point de vue technique, en données hebdomadaires, le CAC40 marque une pause depuis de nombreuses semaines après avoir brièvement dépassé la barre des 5200 points en juin dernier. Depuis, l’indice parisien évolue entre deux bornes, grossièrement situées à 4780 et 5200 points. La configuration apparaît donc neutre, un diagnostic confirmé par une analyse en unités de temps journalières puisque les principales moyennes mobiles (20, 50, 100 jours) évoluent à l’horizontale. Dans ce cadre, on favorisera le débordement de ce range pour agir dans un sens comme dans l’autre.