Après avoir subi de vifs dégagements fin octobre sur fond de craintes sanitaires, les places boursières ont amorcé une violente remontée début novembre portées principalement par les espoirs d’un vaccin contre la Covid-19, lequel serait de nature à améliorer les perspectives économiques. 

Depuis le début du mois, l’appétit pour le risque a, ainsi, brusquement resurgi alors que plusieurs laboratoires ont annoncé des résultats concluant au sujet de leur vaccin.
C’est d’abord Pfizer qui a annoncé que son vaccin en phase 3 était efficace à plus de 90%, engendrant une accélération haussière historique des places européennes, à l’image du CAC40 qui a bondi de plus de 7% en l’espace de quelques heures. La semaine suivante, ce fut au tour de Moderna d’annoncer une efficacité de 94.5% pour son traitement, ce qui a permis à Wall-Street d’aligner une pluie de records historiques. Les laboratoires Pfizer/BioNtech évoquent désormais une efficacité à 95%, et devraient ainsi déposer dans les jours à venir une demande d'autorisation d'urgence aux Etats-Unis. Ce ne sont pas moins de 11 candidats vaccins en dernière phase d’essais sur l’homme, dernière étape avant l’homologation par les autorités et l’arrivée sur le marché.

Tandis que les perspectives économiques semblaient particulièrement assombries avec la seconde vague qui a conduit à de nombreuses mesures de restriction et confinement à travers le globe, ces récentes annonces ont permis aux secteurs malmenés depuis le début de l’année, d’effectuer un rattrapage spectaculaire. Délaissant les grands gagnants (technologiques, santé…), les opérateurs ont effectué des arbitrages au profit des cycliques, des valeurs financières, des foncières, pétrolières, compagnies aériennes…
Depuis le début du mois, parmi les composantes du CAC40, Unibail récupère ainsi plus de 68%, Airbus s’envole de 43%, suivie par Renault (+47%), Société Générale (+41%), Safran (+35%) ou encore Total, avec ses 34% de gain. Pour les indices, les performances s’avèrent ainsi exceptionnelles. Le CAC40 engrange 19.9%, le DAX 14%, le Dow Jones 11% et le Nasdaq100 7.6%.

La tendance est par ailleurs soutenue par une saison des résultats qui arrive à son terme, bien meilleure que prévu. Selon les données Factset, 90% des sociétés du S&P500 ont dévoilé leurs comptes et plus de 86% d’entre elles ont dépassé les attentes en matière de bénéfices par action (moyenne quinquennale de 73%). A ce jour, les bénéfices ressortent en baisse de 7.5% alors qu’ils étaient anticipés à -21.4% début octobre.
Les vastes plans de relance mis en place par les gouvernements pour pallier le ralentissement économique ont également contribué à entretenir le courant acheteur ces dernières semaines, tout comme le soutien inconditionnel des banquiers centraux. Ces derniers sont néanmoins attendus au tournant, les opérateurs attendant un geste supplémentaire face à la seconde vague de contamination.

Si les perspectives peuvent paraître davantage encourageantes à moyen terme, avec le redémarrage rapide de l’activité suite à la campagne de vaccination, à plus court terme, les marchés pourraient demeurer volatiles, avec la poursuite de l’envolée du nombre de contaminations.

Graphiquement, la tendance est haussière sur les différentes échelles de temps, l’indice CAC40 étant revenus sur ses niveaux de fin février. En données hebdomadaires, la dynamique ne sera pas remise en cause tant que l’indice demeure au-dessus des 5200 points, ancienne zone de résistance majeure qui maintenait le marché sous pression depuis le mois de juin. A plus court terme, les 5600/5680 points sont désormais en ligne de mire, même si le marché pourrait éprouver le besoin de souffler. A ce titre, un retour sous les 5340 points militerait pour l’amorce d’une consolidation en direction des 5200 points, niveau qui permettrait de revenir à l’achat avec un meilleur timing.