Paris (awp/afp) - Les marchés européens profitaient vendredi d'une accalmie sur le marché obligataire et de quelques achats à bon compte vendredi matin tandis qu'en Asie, la Banque du Japon a maintenu son cap ultra-accommodant, à rebours des autres grandes banques centrales, faisant chuter le yen.

Les places asiatiques ont fini en ordre dispersé. À Tokyo, l'indice Nikkei a perdu 1,77% et sombré de 6,7% sur l'ensemble de la semaine. Shanghai a fini en hausse de 1% et Hong Kong progressait de plus de 0,97% en fin de séance, encouragé par un rebond des valeurs technologiques chinoises.

Les indices européens reprenaient un peu de terrain perdu sur la semaine : Paris avançait de 0,50%, Francfort de 0,58%, Londres de 0,42% et Milan de 0,45% vers 08H00 GMT. Mais ils se dirigeaient vers un recul hebdomadaire assez similaire à celui de la semaine précédente autour de 4%.

"Les valorisations sont indéniablement attractives. Mais la baisse n'est certainement pas encore terminée", commente Christopher Dembik, directeur de la recherche macroéconomie chez Saxo Bank.

Les marchés, qui s'étaient montrés enthousiastes mercredi après la détermination affichée par la Réserve fédérale (Fed) à lutter contre l'inflation en relevant fortement ses taux directeurs, ont replongé jeudi de peur que ce durcissement monétaire, entamé et encore à venir, ne finisse par provoquer une récession dans la première économie mondiale.

"La Fed ne vise plus une politique monétaire neutre, comme il y a quelques mois, mais une politique franchement restrictive afin de modérer la demande intérieure, le crédit et finalement les prix", écrit Bruno Cavalier chez Oddo BHF.

Après la Réserve fédérale mercredi, la Banque d'Angleterre a elle aussi relevé son taux directeur, jeudi, de même que la Banque nationale suisse, cette dernière ayant pris totalement de cours les marchés qui s'attendaient à ce que le taux d'intérêt reste constant.

La Banque centrale européenne a elle aussi prévu de relever les taux directeurs lors de sa prochaine réunion le 21 juillet, avant une autre hausse en septembre.

À contre-courant , la Banque du Japon a encore laissé inchangée vendredi sa politique monétaire ultra-accommodante, qui affaiblit considérablement le yen.

Cette semaine, aucune classe d'actifs n'a été épargnée par la correction des places financières.

Après avoir été très fortement secoué cette semaine, le compartiment de la dette souveraine montrait des signes de détente après une rotation des actions vers les obligations qui faisait repartir les rendements américains à la baisse : le taux à dix ans descendait à 3,24% après avoir approché les 3,50% la veille vers 07H40 GMT.

"Les turbulences de marchés que nous connaissons actuellement militent en faveur des actifs refuges ", estime John Plassard, spécialiste en investissement chez Mirabaud.

Accalmie sur la tech

Les valeurs technologiques, particulièrement dépendante des taux d'intérêt pour financer sa croissance, et très malmenées ces derniers temps, profitaient de cette accalmie sur le marché obligataire.

À Francfort, avec Delivery Hero (+3,22% à 32,35 euros), Zalando (+1,16% à 25,20 euros), Hellofresh (+0,69% 27,81 euros). Et à Paris pour Worldline (+0,54%) et Dassault Systèmes (+0,73%).

Le pétrole et le dollar remontent

Les cours du brut ont subi des variations dans la nuit de jeudi à vendredi. Vers 07H45 GMT, le baril de WTI américain prenait 0,65% à 118,37 dollars et le baril de Brent de la mer du Nord +0,72% à 120,68 dollars.

Sur le marché des changes, le dollar remontait par rapport au yen après les annonces de la Banque du Japon, dont la politique monétaire contribue à la chute de la devise nippone depuis plusieurs mois. Un dollar s'échangeait pour 134,05 yens vers 7H40 GMT, contre 132,21 yens jeudi à 21H00 GMT.

Le billet vert s'appréciait aussi face à la monnaie européenne (+0,26%), à 1,0524 dollar pour un euro.

afp/jh