La Bourse de Paris devrait ouvrir en hausse jeudi matin, les chiffres plutôt rassurants de l'inflation en Allemagne semblant prendre le dessus sur les inquiétudes entourant l'évolution des politiques monétaires.

Vers 8h15, le contrat 'future' sur l'indice CAC 40 - livraison février - avance de 46,5 points à 7171 points, annonçant un début de séance favorable.

Après avoir grimpé de 1% à 7190 points hier, le marché parisien avait fini par abandonner ses gains pour conclure la séance sur un recul de 0,1% à 7123 points, pénalisé notamment par les résultats décevants de Société Générale (-4,9%).

Dans l'actualité toujours riche des résultats, de nombreux poids lourds européens de la cote, dont L'Oréal, AstraZeneca, Siemens, Unilever, ArcelorMittal ou Credit Suisse ont dévoilé leurs comptes ce matin.

Les investisseurs seront à l'affût de la moindre déclaration de leurs dirigeants concernant les perspectives d'activité pour 2023, sachant que la saison des résultats s'est avérée plutôt décevante jusqu'ici.

Au-delà des publications de résultats mitigés, c'est surtout l'incertitude qui entoure les perspectives d'évolution des taux d'intérêt qui empêche les places boursières de poursuivre leur trajectoire haussière depuis une semaine.

Mercredi, le président de la Fed a affirmé qu'il n'excluait pas d'accélérer le rythme des hausses de taux de la Réserve fédérale si de solides indicateurs économiques le justifiaient.

Ses propos, qui font suite au dernier rapport sur l'emploi qui a montré que le marché du travail restait sous tension, tout comme les salaires et l'inflation, ont immédiatement influencé les anticipations de taux.

Selon le baromètre FedWatch du CME Group, la probabilité estimée d'une hausse de taux de 50 points de base à l'issue de la réunion du mois de mars, et non de 25 points, est passée de 0% à 9% en moins d'une semaine.

'Il y a une divergence croissante entre les perspectives 'hawkish' des banques centrales et celles plus 'dovish' des marchés', s'inquiètent les équipes Neuberger Berman.

'Les responsables de la politique insistent sur le fait qu'ils vont 'maintenir le cap', alors que les marchés estiment qu'ils vont 'changer de direction', souligne la société de gestion.

Indicateur très attendu, la hausse des prix à la consommation en Allemagne a légèrement accéléré sur un an, à 8,7% en janvier contre 8,6% en décembre, selon une première estimation publiée ce matin par Destatis.

A titre de comparaison, les économistes anticipaient une accélération plus nette, autour de 8,9%.

Si ces chiffres montrent que les pressions sur les prix peinent à refluer, la maîtrise de l'inflation constitue un élément positif de nature à alimenter l'appétit pour le risque.

Du point de vue des investisseurs, ces chiffres sont de nature à alléger la pression sur la Banque centrale européenne (BCE) dans la nécessité de poursuivre le durcissement de sa politique monétaire.

Selon ce scénario idéal, les banques centrales pourraient décider de cesser de relever les taux au printemps, voire peut-être de commencer à abaisser le loyer de l'argent d'ici à la fin de l'année.

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