L'euphorie est de retour à la bourse de Paris à 45 minutes de la clôture: le CAC40 grimpe de +1,4% à 6.855Pts et pulvérise ses sommets du 13 décembre (6.815), l'Euro-Stoxx50 s'envole de +1,2% à 4.010.
Wall Street vient d'accélérer brusquement à la hausse (le Dow Jones et le S&P500 prennent +1,7%) grâce à de... mauvais chiffres (ISM), un peu inespérés (après le 'NFP').

L'activité dans le secteur américain des services (ISM) s'est révélée être très inférieure aux attentes en décembre: il a plongé de 56,5 vers 49,6 le mois dernier, alors que les économistes attendaient un repli beaucoup moins prononcé, autour de 55.
Il s'agit de la première fois depuis mai 2020, date des premiers confinements aux Etats-Unis, qu'il repasse sous la barre des 50 points indiquant une contraction de l'activité.
Dans le détail, la composante des nouvelles commandes a chuté à 45,2 contre 56 en novembre, tandis que la composante de l'activité a reculé à 54,7 contre 64,7 le mois précédent.

Baisse surprise également (-1,8%) des commandes à l'industrie américaine en novembre, selon des chiffres publiés ce jour par le Département du Commerce.
De leur côté, les livraisons de l'industrie sont aussi en recul, à -0.6%, contre +0,2% le mois précédent.

Les investisseurs ont manifestement envie de voir le verre à moitié plein et ils l'ont démontré dès 14H30 avec le NFP : sur 4 composantes du rapport sur l'emploi, ils n'ont voulu retenir que celle qui leur apparaissait rassurante : la modération des salaires aux US en décembre (ce qui signifie moins de pouvoir d'achat, et mécaniquement moins de croissance).

Wall Street avait rouvert en forte hausse avec +1,2% sur le Dow Jones et le S&P500, +1% sur le Nasdaq... avant de reperdre toute ou partie de cette avance en 20 minutes (le Nasdaq repassant dans le rouge) mais le mauvais ISM du secteur tertiaire a tout fait rebasculer à la hausse, les T-Bonds se détendent spectaculairement de 14Pts vers 3,58%.

Avant l'ISM, selon le baromètre FedWatch du CME Group, le consensus tablait sur 2 hausses de taux de 25 points en février et en mars, sachant qu'une hausse de 50 points en février ne peut être formellement exclue, avec une probabilité estimée à 41% : un objectif final de 5,25% semblait une hypothèse raisonnable après le 'NFP'.

L'économie américaine a généré +223.000 emplois non agricoles au mois de décembre 2022, selon le Département du Travail, un nombre un peu supérieur aux attentes du marché (200/220.000 attendus), mais le taux de chômage s'est encore tassé de 0,1 point pour s'établir à 3,5%, signe d'une grande robustesse du marché de l'emploi.

Le taux de participation à la force de travail est resté à peu près stable à 62,3%, un niveau qui demeure inférieur d'un point à celui de février 2020, et le revenu horaire moyen s'est accru à un rythme annuel de 4,6%.

Par ailleurs, les créations de postes des deux mois précédents ont été révisées à la baisse de -21.000 à 263.000 pour octobre et de -7.000 à 256.000 pour novembre, soit un solde de révision totale de -28.000 pour ces deux mois.
Le scénario du maintien d'une politique restrictive de la Réserve fédérale persiste dans les prochains mois.

'L'emploi ralentit mais ne chute pas, dans un contexte d'insuffisance de la main-d'oeuvre disponible', rappellent les équipes d'Oddo BHF.

En Europe maintenant, le volume des ventes du commerce de détail corrigé des variations saisonnières a augmenté de 0,8% dans la zone euro en novembre et de 0,9% dans l'UE, par rapport à octobre 2022, selon les estimations d'Eurostat, l'office statistique de l'Union européenne.

En octobre 2022, le volume du commerce de détail avait diminué de 1,5% dans la zone euro et de 1,4% dans l'UE.

Au-delà de l'emploi américain, les investisseurs ont pris connaissance, en fin de matinée, des chiffres des prix à la consommation en zone euro pour le mois de décembre: le tassement du CPI vient confirmer la tendance à l'apaisement des tensions inflationnistes dans la région.

Les rendements des emprunts d'Etat européens se détendent fortement depuis 16H: celui du Bund allemand à dix ans recule de -110Pts à 2,1980%, celui de l'OAT de -12Pts à 2,7020%, celui des BTP italiens de -15Pts à 4,18%.

Le prix du baril rebondit de +1,2% à 79,8$ (le WTI grappille +0,8% à 74,5$) mais affiche une baisse de plus de 7% sur la semaine, liée entre autres aux craintes entourant la santé de l'industrie chinoise.

Dans l'actualité des sociétés, Getlink indique que son service de navettes passagers sous la Manche Eurotunnel Le Shuttle a transporté plus de 100.000 véhicules de tourisme entre Folkestone et Coquelles au cours de la période des vacances de fin d'année.

Stellantis a annoncé la création de Mobilisights, une business unit entièrement dédiée à la croissance des activités DaaS (Data as a Service) et au développement et à la distribution sous licence de produits, d'applications et de services B2B.

Eiffage a annoncé hier que le groupement composé d'Eiffage Métal, mandataire du groupement, et d'EiffageConstruction, a remportéle marchéattribuéparSTMicroelectronics pourl'extension de son site de productionàCrolles.

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