Après avoir oscillé à plusieurs reprises entre le rouge et le vert, l'indice parisien cède actuellement près de 0,4%, autour des 6.160 points, pénalisé par le net recul des valeurs bancaires (-3,4% chez Société Générale, -3,1% chez Crédit Agricole, -2,8% chez BNP Paribas).

Les investisseurs ont aussi choisi de limiter les prises de risques alors que la Banque Centrale Européenne (BCE) doit lever le voile, à 14h15, sur l'orientation de sa politique monétaire.

Dans un contexte d'inflation galopante en zone euro, les banquiers centraux ont la délicate mission d'enrayer cette hausse des prix, sans toutefois détruire l'activité. Pour la première fois depuis 2011, ils actionneront le levier du niveau des taux. La question reste toutefois de savoir s'ils se contenteront d'une hausse de 25 points de base ou d'un resserrement plus ferme, de 50 points.

Ainsi, 'la présidente Lagarde devrait préciser que le cycle de hausse vient juste de commencer, mais que le calendrier et l'ampleur des futures hausses de taux dépendront de la combinaison future croissance-inflation', prévient Martin Wolburg, économiste senior chez Generali Investments.

'Les marchés seront donc attentifs aux commentaires sur les risques de récession', souligne-t-il.

La BCE devrait aussi de préciser ce jeudi les contours de son outil de soutien aux obligations périphériques, dit 'anti-fragmentation', destiné à limiter les variations erratiques entre les obligations d'Etat allemandes et celles du sud de l'Europe.

Autant d'éléments susceptibles d'influencer les rendements obligataires, l'euro et la tendance sur les places boursières.

Sur le marché obligataire, le taux du Bund allemand à dix ans se détend autour de 1,25%, tandis que les rendements italiens remontent à 3,38% dans un contexte de retour de l'incertitude politique dans le pays.

Du côté des changes, l'euro remonte un peu face au dollar, à 1,0220, bien que Mario Draghi ait jeté l'éponge hier suite au refus des trois partis de coalition de lui accorder leur confiance, ce qui laisse entrevoir des élections anticipées.

Du côté des statistiques, les opérateurs de marchés surveilleront avec attention les indicateurs avancés du Conference Board, ainsi que l'indice de la Fed de Philadelphie, qui permettront d'en savoir plus sur la santé de l'économie américaine.

Le marché prendra également connaissance, à 14h30, des traditionnelles inscriptions hebdomadaires au chômage, ainsi que d'une nouvelle rafale de résultats, dont ceux des poids-lourds européens ABB, Nokia et SAP.

En attendant, les opérateurs ont pu prendre connaissance d'une nouvelle érosion du climat des affaires en France en juillet. L'indicateur synthétique calculé par l'Insee perd un point, à 103, mais reste néanmoins au-dessus de sa moyenne de longue période (100).

Cette légère détérioration du climat des affaires ce mois-ci résulte principalement de la dégradation conjoncturelle dans les services et l'industrie, alors que la conjoncture demeure stable dans le commerce de détail et de gros.

En revanche, le climat de l'emploi se rétablit quelque peu en juillet, après trois mois consécutifs de dégradation : son indicateur synthétique gagne deux points et atteint 109, bien au-dessus de sa moyenne de longue période (100).

Dans l'actualité des valeurs hexagonales, Seb publie au titre du premier semestre 2022 un résultat net de 72 millions d'euros, plus que divisé par deux par rapport aux 151 millions affichés à fin juin 2021, et une marge opérationnelle d'activité de 5,4% contre 8,9% un an auparavant.

Thales annonce relever des objectifs 2022 pour viser désormais un ratio book-to-bill sensiblement supérieur à un et une croissance organique du chiffre d'affaires entre +3,5 et +5,5%, tout en confirmant son objectif de marge d'EBIT entre 10,8 à 11,1%.

Publicis Groupe indique réviser à la hausse ses prévisions pour 2022, avec une croissance organique attendue entre +6 et +7%, un taux de marge opérationnelle entre 17,5 et 18%, et un free cash-flow (FCF) d'au moins 1,5 milliard d'euros.

Technip Energies a remporté un contrat 'significatif' (entre 50 et 250 millions d'euros) auprès de Neste pour l'extension de leur capacité de production de produits renouvelables à Rotterdam, aux Pays-Bas, dans le cadre de leur partenariat existant.

Enfin, Getlink, l'opérateur du tunnel sous la Manche, dévoile un profit net de 52 millions d'euros au titre du premier semestre 2022 et un EBITDA triplé (+206%) à 309 millions, ayant bénéficié de la mise en service commerciale de sa liaison électrique ElecLink.

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