Quelques rachats à bon compte dans un marché survendu (écrémage des titres sous-performants dans les portefeuilles avant ce 17 juin) permettent aux indices de se redresser (un peu) mais dans des volumes inhabituellement étroits en cette séance technique des '4 sorcières' qui clot le second trimestre et surtout le 1er semestre boursier, lequel s'avère le pire depuis 70 ans.

Le Bourse de Paris a repris plus de 1% ce vendredi matin, avant de reperdre la moitié der ses gains : l'indice ne progresse plus que de 0,45% à 5920 points et accuse une perte de -4,5% sur la semaine, -7,5% en 1 mois, puis -16,8% depuis le 1er janvier.
Pour rappel, l'envolée de l'inflation aux Etats-Unis a poussé mercredi la Réserve fédérale à relever ses principaux taux d'intérêt de 75 points de base, une première depuis 1994.
La BCE a de son côté été contrainte d'organiser une réunion d'urgence pour tenter de rassurer les marchés sur le risque de fragmentation du rendement des dettes souveraines au sein de l'Eurozone : elle n'a pas vraiment convaincu et les marchés en sont réduits à des conjectures, faute d'éléments concrets concernant les outils à mettre en place.

La BCE paraît plus que jamais en retard sur ses homologues après la hausse de 50 points du taux directeur de Banque Nationale Suisse (BNS), avec d'autres hausses à suivre.

Face à la multiplication des mesures de durcissement monétaire (60 banques centrales ont relevé leurs taux depuis le 1er janvier), qui menacent de faire plonger la planète en récession, les investisseurs n'arrivent plus à retrouver le goût du risque.

Les intervenants de marché commencent à réaliser que l'accélération du cycle de resserrement monétaire risque de produire un impact sur la croissance, d'abord aux Etats-Unis et ensuite dans le reste du monde.

Si aucune classe d'actifs n'a été épargnée par la récente correction des places financières, les principaux signaux d'alarme proviennent indéniablement du marché obligataire.

La détente sensible qui s'opère ce vendredi sur le marché des Treasuries devrait toutefois offrir un semblant d'accalmie aux actions, même si les inquiétudes sont loin d'être totalement apaisées.

Les rendements des bons du Trésor américain repartent tous à la baisse, le dix ans revenant aux abords de 3,215% (contre 3,305% jeudi soir) après avoir atteint 3,45% dans la journée d'hier.

Le deux ans et le cinq ans refluent eux aussi par rapport à leurs sommets de la veille, confirmant que l'heure est désormais à la détente sur le compartiment obligataire.
En Europe, nos OAT se détendent de -4Pts vers 2,223%, les Bunds de seulement -1,5Pts vers 1,6805%... ce qui permet de réduire le 'spread' avec les BTP italiens qui se détendent de -15Pts à 3,71%.

L'agenda macroéconomique s'annonce mince aujourd'hui, avec tout de même la publication des chiffres définitifs de l'inflation en zone euro, puis la production industrielle et les indicateurs avancés du Conference Board aux Etats-Unis.

La séance doit également être marquée par l'expiration de nombreux types de 'futures' et de contrats d'options, une conjonction connue sous le terme des 'quatre sorcières' qui favorise habituellement la volatilité des échanges.
Du coté des valeurs, Oddo relève son conseil sur le titre Air France-KLM, passant de ' sous-performance ' à ' neutre ', tout en abaissant son objectif de cours à 1,45 euro, contre 4,4 euros précédemment.

' Nous relevons nos estimations, tout particulièrement sur l'exercice 2022 (+11% au niveau de l'EBITDA et +9% vs consensus, BPA en baisse suite à l'augmentation de capital), afin d'intégrer une amélioration des yields au T2 et T3 ', indique l'analyste.

Invest Securities confirme son opinion neutre sur la valeur Dassault Systèmes. ' Si nous pensons que l'essentiel du derating est derrière nous, notre objectif actualisé à 32E (contre 36E) n'offre pas de potentiel pour repasser à l'achat '.

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