Après 11 journées de hausse sur les 13 premières séances de l'année, la Bourse de Paris corrige assez brutalement ce jeudi (-1,85%) alors que des doutes ressurgissent sur la rapidité d'un assouplissement de la politique monétaire des banques centrales: la BCE (Lagarde) et la FED (plusieurs membres se sont exprimés) ont envoyé aux marchés -depuis Davos- un message de fermeté de détermination dans leur lutte contre l'inflation.
La séance s'annonçait mal avec un repli de -1,5% de Tokyo ce matin et de -1,8% sur le Dow Jones, -1,2% sur le Nasdaq et -1,6% sur le S&P500 hier soir.
En Europe, l'Euro-Stoxx50 lâche -1,7% ( à 4.100), la bourse de Francfort -1,6%, et Paris est lanterne rouge avec -1,85% à 6.951.
A Wall Street, le Dow Jones cède encore -0,8%, le S&P500 -1% et le Nasdaq -1,3%.

Certains stratèges estiment que les marchés sont allés trop vite en ce début d'année, alors que les derniers indicateurs sont venus renforcer le scénario privilégié d'un atterrissage en douceur de l'économie.

'Les marchés essaient évidemment d'anticiper une reprise avant que le ralentissement ne soit arrivé', rappelle Marcus Poppe, gestionnaire du portefeuille d'actions mondiales chez DWS.

Le professionnel estime en particulier que la valorisation des actions américaines demeure trop élevée, mais que l'avenir semble un peu plus radieux en Europe, ce qui le conduit à surpondérer les actions européennes.

'A ce stade, si une consolidation venait à se mettre en place sur ce niveau de valorisation 7085 ou 7140 points sur le CAC, nous estimons que l'impact resterait limité sur la tendance actuelle', renchérit-on chez Kiplink Finance.

'Un retour de 50 à 100 points serait rapidement absorbé pour permettre à l'indice CAC 40 de reprendre son parcours haussier', prévient la société de gestion.

Les investisseurs ont pris connaissance ce jeudi d'une nouvelle série de statistiques économiques, dont les derniers chiffres du secteur immobilier aux Etats-Unis.
Le Département du Commerce a fait état d'un repli de 1,4% des mises en chantier de logements aux Etats-Unis le mois dernier, à 1.382.000 en rythme annualisé, un niveau toutefois un peu supérieur aux attentes des économistes.
Les permis de construire de logements américains -censés préfigurer les mises en chantier futures-, se sont aussi affaissés, de 1,6% à 1.330.000 en rythme annualisé en décembre, manquant ainsi légèrement le consensus de marché.
Avec un accès au financement qui a tendance à s'assécher, les indicateurs du secteur de la construction résidentielle, qui ont viré au rouge depuis de longs mois, devraient rester sur une tendance baissière.

Autre chiffre qui intéresse au 1er chef la FED : le marché du travail demeure extraordinairement vigoureux puisque les inscriptions hebdo aux allocations chômage aux Etats-Unis ont reculé de 15.000 lors de la semaine du 9 janvier, s'établissant à 190.000 contre 205.000 la semaine précédente, selon le Département du Travail.
La moyenne mobile sur quatre semaines, - considérée comme un meilleur indicateur de la tendance de fond du marché de l'emploi - laisse apparaître un recul de 6500 d'une semaine à l'autre pour s'établir à 206.000.

Enfin, autre surprise, prenant le contrepied intégral du piètre indice 'Empire State' publié la veille, l'indice 'Philly Fed' montre au contraire une embellie de l'activité dans l'industrie manufacturière du nord-est des Etats-Unis: l'indice est remonté à -8,9 après être tombé -13,7 en décembre, alors que les économistes prévoyaient un redressement plus limité, autour de -11.
Il s'agit de la septième fois qu'il évolue sous la barre de zéro ces huit derniers mois.
Le sous-indice de l'emploi s'est nettement amélioré, passant de -0,9 à +10,9 d'un mois sur l'autre, tout comme celui des nouvelles commandes, qui a progressé tout en demeurant en territoire négatif, à -10,9.

Les marchés obligataires prennent prétexte de tout ce qui précède pour consolider : nos OAT se retendent de +4Pts à 2,474%, les Bunds de +4,5Pts à 2,05%, le BTP italiens de +3Pts à 3,766%.
Les T-Bonds US s'en sortent plutôt pas mal avec +3Pts à 3,405%.
Peu de mouvement sur le Forex, l'Euro s'effrite de 0,2% face au $ à 1,0820.

Côté résultats, le géant américain des produits de grande consommation Procter & Gamble publiera ses comptes à la mi-journée, avant d'être imité dans la soirée par le spécialiste de la vidéo à la demande Netflix.

La saison des résultats s'animera surtout la semaine prochaine avec les publications de Boeing, Intel LVMH, Microsoft ou encore Tesla.

Dans l'actualité des sociétés françaises, Dassault Systèmes a annoncé jeudi qu'il allait s'associer à IBM en vue d'accélérer la transformation durable des acteurs de l'industrie grâce à l'adoption de 'jumeaux virtuels'.

Arkema annonce avoir signé un accord à long terme avec Engie, à compter du 1er janvier 2023, pour la fourniture de 300 GWh/an de biométhane renouvelable en France, soit l'un des plus importants contrats privés de biométhane en Europe à ce jour.

Nexans a annoncé jeudi qu'il allait redoubler d'efforts pour lutter contre la contrefaçon de ses câbles en s'associant avec l'autrichien Authentic Vision. Aux termes du partenariat, le groupe français va adopter les étiquettes holographiques brevetées 'Meta-Anchor'.

Enfin, Edenred fait part de son entrée au capital de Betterway, une fintech française fondée en 2019 et pionnière dans l'offre de pass mobilités en entreprise, dont le groupe est déjà partenaire commercial depuis septembre 2022.


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