La bourse de Paris progresse de plus de 1%, et s'approche des 6.300 points, s'appuyant sur de fragiles signes d'apaisement sur le marché obligataire.

En effet, alors que l'envolée de l'inflation et la remontée des taux d'intérêt demeurent la préoccupation première des investisseurs, les places boursières pourraient profiter aujourd'hui d'un début d'accalmie sur le compartiment obligataire.

Comme l'euro, les rendements des emprunts d'Etat de référence de la zone euro ont piqué du nez hier en dépit de la perspective de plus en plus crédible d'une hausse des taux de la BCE dès le mois de juillet.

Celui du Bund allemand à dix ans pointe désormais à 0,83%, une embellie qui se confirme aussi au niveau des OAT françaises, dont le rendement est revenu à 1,36%.

Sur le marché américain, le rendement des Treasuries à dix ans a suivi en partie les fluctuations de ceux de la zone euro, retombant sous la barre des 2,90%.

Le choc drastique sur les obligations semble un peu se calmer, ce qui pourrait permettre aux investisseurs de se reconcentrer sur les actions.

Dans une note publiée cette semaine, les analystes de Muzinich & Co. mettent cependant en garde contre 'des mouvements de marché rapides et imprévisibles'.

'L'avenir économique montre des nuages orageux à l'horizon et une croissance plus faible finira par se produire; la situation macroéconomique est nuageuse', prévient la société d'investissement.

'Sans précédent récent pour un contexte de hausse des taux largement mondial et de resserrement monétaire, il y a une possibilité de dislocation à court terme', avertit le spécialiste du crédit d'entreprises.

Au chapitre macroéconomique, les investisseurs attendent principalement la publication, cet après-midi aux Etats-Unis, des prix à l'importation en avril de la confiance des consommateurs du Michigan.

Dans la zone euro, ce sont les derniers chiffres de la production industrielle qui paraîtront en fin de matinée, permettant de dresser un état des lieux de la conjoncture sur le Vieux Continent.

En attendant, les investisseurs ont pu prendre connaissance ce matin des prix à la consommation en France. Ils ont augmenté de 4,8% le mois dernier, en accélération donc après +4,5% en mars, d'après l'Insee qui confirme donc en seconde lecture son estimation provisoire parue à la fin du mois d'avril.

Cette accélération de l'inflation résulte de celle pour les prix des services (+3%), de l'alimentation (+3,8%) et des produits manufacturés (+2,6%), alors que les prix de l'énergie ralentissent mais restent en forte hausse (+26,5%).

En rythme séquentiel, l'indice des prix à la consommation (IPC) français a augmenté de 0,4% en avril, après +1,4% en mars. Corrigés des variations saisonnières, il est ressorti en hausse de 0,5%, après +1% en mars.

Dans l'actualité des sociétés françaises, Saint-Gobain annonce avoir finalisé deux acquisitions ciblées dans les films spéciaux et les réfractaires de haute performance, à savoir Global SFC et Monofrax LLC, qui représentent environ 20 millions d'euros de chiffre d'affaires annuel.

Bouygues annonce avoir signé avec Engie le contrat d'acquisition d'Equans, opération dont la finalisation reste attendue au second semestre 2022.

Enfin, Orpea publie au titre de 2021 un résultat net part du groupe de 65 millions d'euros, contre 160 millions l'année précédente, baisse reflétant notamment des provisions pour risques et charges relatives aux risques estimés suite aux inspections administratives en France.

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