La bourse de Paris aligne une 4e journée de baisse consécutive, achevant la séance sur un recul de 2.75%, à 6.086 points, soit son plus bas du jour.

Le rouge est aussi de mise sur l'E-Stoxx50 (-2.7%), ainsi qu'à Londres (-2.2%) et Francfort (-2.1%). Même tendance outre-Atlantique, où le Dow Jones cède 1.8%, suivi par le S&P500 (-2.8%) et le Nasdaq (-3.5%).

La chute des marchés obligataires se poursuit aussi, alimentée par le durcissement des politiques monétaires des grandes banques centrales.

Le rendement des obligations du Trésor américain à 10 ans, dont l'envolée a favorisé la correction boursière depuis le début de l'année, a grimpé jusqu'à 3,20% ce matin (avant de se tasser un peu vers 3,155%), un pic de plus de 10 ans.

La hausse des taux longs relance les craintes sur un renchérissement du coût du financement des entreprises, et donc sur un ralentissement de la croissance économique.

'Ces craintes sur la croissance ont fragilisé un sentiment de marché déjà fébrile, notamment après que Xi Jinping a réaffirmé son engagement vis-à-vis de sa politique de zéro Covid en Chine', explique-t-on chez Liberum.

Du côté des entreprises, la saison des résultats touche à sa fin, puisque 90% des sociétés américaines cotées et 75% des européennes ont désormais publié leurs chiffres trimestriels.

Coté statistiques, les stocks des grossistes ont progressé de 2,3% en mars en rythme séquentiel aux Etats-Unis, selon le Département du Commerce, après une augmentation de 2,8% le mois précédent (chiffre révisé d'une estimation initiale qui était de +2,5%).

Les ventes de gros se sont pour leur part accrues de 1,7% au mois de mars. Au rythme actuel des ventes, il faut 1,22 mois aux grossistes américains pour écouler leurs stocks, un ratio en légère baisse par rapport à 1,23 en mars.
Les investisseurs seront attentifs, demain, à la parution de l'indice ZEW du sentiment économique en Allemagne, puis à l'indice des prix à la consommation (IPC) en Allemagne prévu mercredi.

La fin de semaine devrait, de son côté, réserver quelques précieuses indications concernant l'évolution de l'inflation des deux côtés de l'Atlantique.

L'intervention, mercredi, de la présidente de la BCE Christine Lagarde à l'occasion d'une conférence organisée à Ljubljana devrait permettre d'en savoir plus sur l'éventualité d'une première hausse de taux en juillet de la part de la banque centrale européenne.

Ce matin, les investisseurs ont pris connaissance des chiffres de la balance commerciale de la France. Celle-ci affiche un déficit de près de 12,4 milliards d'euros au titre de mars, à comparer à un déficit de près de 10,4 milliards le mois précédent, d'après les données CVS-CJO de l'administration des douanes.

Cette nouvelle aggravation d'un mois sur l'autre reflète une stagnation (-0,1%) des exportations françaises, à plus de 45,7 milliards d'euros, alors même que les importations sont accrues de 3,5% vers 58,1 milliards.

'En cumul sur douze mois glissants, le solde extérieur de biens s'établit au niveau record de -100 milliards d'euros. Ceci est imputable pour moitié à la hausse des prix de l'énergie, dont le solde se dégrade à nouveau', souligne l'administration.

A Paris, le titre Total Energies (-4.8%) pâtit de la rechute du pétrole de 5.7% sous 107$ alors que les doutes concernant la croissance se renforcement.

Dans l'actualité des sociétés françaises, Delfingen Industry publie au titre des trois premiers mois de 2022 un chiffre d'affaires de 102,2 millions d'euros, en croissance de 1,9% (+0,6% en organique), la progression de 3,5% du pôle mobilité ayant compensé une contraction de 6,6% du pôle industriel.

Enfin, Air Liquide a annoncé lundi qu'il allait s'associer au groupe industriel belge Lhoist en vue de lancer un projet inédit de décarbonation de la production de chaux dans le nord de la France.


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