Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a terminé en baisse de 0,76% vendredi, contrariée par le retard pris par Sanofi dans la course aux vaccins et prudente avant les dernières négociations sur les relations post-Brexit.

L'indice CAC 40 a reculé de 42,10 points à 5507,55 points. Il finit la semaine en repli de 1,81%, après cinq hausses hebdomadaires consécutives, et perd 7,87% depuis le 1er janvier.

Après son spectaculaire rebond début novembre, "le marché reste très solide", relève Alexandre Neuvy, responsable de la gestion privée à Amplegest, soulignant que la consolidation restait limitée.

"On a l'impression que toute baisse est attendue par les investisseurs pour rentrer sur le marché", poursuit-il.

Alors qu'il perdait plus de 1% à la mi-journée, l'indice parisien s'est un peu repris, porté notamment par la confiance retrouvée des consommateurs aux États-Unis, déjouant les anticipations des analystes.

Néanmoins, les investisseurs restent prudents alors que beaucoup de facteurs peuvent encore influer sur les cours d'ici la fin de l'année.

C'est le cas des négociations au sujet des relations commerciales entre l'Union européenne et le Royaume-Uni après le Brexit, qui se sont étalées toute la semaine.

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a estimé vendredi leur échec "très très probable". Ce dernier et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen se sont laissé jusqu'à dimanche pour trancher sur "l'avenir" des pourparlers.

Les négociations au Congrès américain sur un plan de relance économique sont également toujours bloquées, démocrates et républicains n'ayant toujours pas réussi à mettre de côté leurs profondes divergences.

Avant le début de séance, Sanofi a annoncé que le vaccin qu'il développait avec le laboratoire britannique GSK contre le Covid-19 ne serait finalement prêt que fin 2021.

La nouvelle a rappelé que l'environnement à court terme reste obscurci, les pays européens comme la France et l'Allemagne étant enclins à prolonger leurs mesures sanitaires restrictives alors que la propagation du virus a cessé de ralentir.

D'humeur plus prudente, les investisseurs se sont redirigés vers des actifs plus sûrs, comme les taux souverains des pays européens, qui ont sensiblement baissé pendant la séance. Le taux français à 10 ans, qui fait référence, a évolué autour de ses plus bas de l'année, tombant en début d'après-midi à -0,391%.

Mauvaises annonces pour des laboratoires

Sanofi, poids lourd de l'indice, a été sanctionné (-4% à 78,52 euros) pour le retard pris dans le développement d'un vaccin contre le Covid-19.

Innate Pharma s'est effondré de 19,63% à 3,49 euros après avoir annoncé qu'il ne poursuivrait pas les activités de commercialisation de Lumoxiti (traitement contre la leucémie) aux États-Unis et en Europe.

Diversité en haut de l'indice

Des entreprises aux profils différents ont terminé en tête du CAC 40. La technologique Worldline qui a progressé de 4,99% à 77,50 euros, est suivie de l'industrielle Safran, qui a gagné 1,48% à 120,20 euros et, plus loin, du luxe avec Hermès qui a pris 0,85% à 835 euros.

"Depuis quelque temps, on revient à une logique moins binaire" entre les valeurs sensibles à la conjoncture économique et celles qui le sont moins, comme la technologie, remarque M. Neuvy.

"Cela montre que le marché est moins guidé par des thématiques d'investissement, ce qui est plutôt sain", continue-t-il.

afp/buc