Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers évoluaient plutôt à la baisse vendredi, pour commencer un trimestre qui s'annonce plombé par les craintes de récession, tout comme celui qui vient de s'achever.

Les indices européens ont ouvert en nette baisse, avant de se stabiliser. Vers 09h40, Paris (-0,05%) et Milan (+0,03%) étaient toutes proches de leur niveau de la veille. Londres (-0,15%) et Francfort (-0,11%) ne connaissaient pas non plus de gros mouvement. Quant à la Bourse suisse, elle voyait son indice phare SMI lâcher 0,7% à 10h10 .

En Chine, Shanghai a perdu 0,32%, et la Bourse de Hong Kong est restée fermée pour le 25e anniversaire de la rétrocession du territoire à la Chine par le Royaume-Uni. Tokyo a cédé 1,73%, contrarié par un indice de confiance plus bas que prévu chez les grandes entreprises manufacturières japonaises.

La Bourse de New York n'avait pas fait mieux jeudi, les indices américains ont perdu entre 0,8% et 1,3%, et sur les six premiers mois de l'année les pertes sont catastrophiques. Pour le S&P 500 c'est le pire début d'année depuis 1970, avec une chute de plus de 20%.

"Le premier semestre est enfin terminé, mais la phase douloureuse est certainement là pour durer", prévient Ipek Ozkardeskaya, analyste à Swissquote. La volonté des Banques centrales de lutter contre l'inflation galopante, au détriment de l'activité économique, a provoqué des sueurs froides aux investisseurs.

Afin de calmer la surchauffe de l'économie, les institutions monétaires procèdent, ou vont procéder, à des hausses de leurs taux directeurs, ce qui aura pour effet de renchérir le coût du crédit à la fois pour les entreprises, mais aussi pour les ménages et les États. La Réserve fédérale américaine "devrait rester aussi agressive que nécessaire jusqu'à ce qu'elle constate un ralentissement important et persistant de l'inflation", prévient Ipek Ozkardeskaya.

Les dernières statistiques faisant état d'une hausse des prix toujours très élevée aux États-Unis et dans les pays européens, ainsi que d'un début de ralentissement de l'activité économique, vont dans le sens d'un scénario de récession, comme anticipé actuellement par les marchés.

Bonne nouvelle cependant en Chine, où l'activité manufacturière a retrouvé des couleurs en juin, aidée par la levée de nombreuses restrictions anti-Covid dont le confinement de Shanghai. Mais la reprise est loin d'être totale et les entreprises restent prudentes en matière d'emploi.

Vendredi, les investisseurs prendront connaissance des chiffres de juin d'inflation en zone euro. Au rang des indicateurs d'activité économique, les indices PMI manufacturiers concernant les États-Unis et la zone euro seront publiés dans la journée.

Les valeurs refuges continuaient d'être plébiscitées vendredi. Le dollar prenait 0,34% face à l'euro à 0,9571 euro pour un dollar. Le franc suisse (+0,11% face à l'euro) et le yen (+0,43% face au dollar) se renforçaient aussi. La roupie indienne a jeudi battu un nouveau record à la baisse à 78,82 roupies pour un dollar.

Premiers pas de FL Entertainment

Banijay, géant mondial de la télévision, et Betclic, poids lourd européen du pari sportif en ligne, font leur entrée en Bourse d'Amsterdam vendredi sous le nom de FL Entertainment, groupe piloté par le magnat français de l'audiovisuel Stéphane Courbit. L'action de la nouvelle structure prenait autour de 5% à Amsterdam, selon le site de l'opérateur boursier Euronext.

Du côté du pétrole et du bitcoin

Les cours du pétrole étaient stable vers 09h35: le Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre grappillait 0,11% à 109,15 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour échéance en août, lâchait 0,10%, à 105,65 dollars.

Le bitcoin rebondissait de 4,59% à 19'570 dollars, après être brièvement repassé au-dessus de la barre des 20.000 dollars. Le mois de juin a été le pire de l'histoire de la cryptomonnaie avec une dégringolade de plus de 40%.

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