Paris (awp/afp) - Le dollar a touché mercredi un nouveau plus haut en 20 ans face à l'euro, et en 10 ans face au yuan chinois, poursuivant la tendance des dernières semaines, alors que les Bourses mondiales souffraient toujours de la force du billet vert et de la hausse des taux.

La devise américaine a atteint un nouveau plus haut par rapport aux autres grandes monnaies. L'euro s'est affaibli jusqu'à ne valoir plus que 0,9536 dollar vers 07H00 GMT, un plus bas en 20 ans, tandis que le yuan a atteint un plancher record depuis 2010 par rapport au dollar dans les échanges offshore (à 7,2386 contre un dollar), malgré les récents efforts de la banque centrale chinoise pour soutenir la monnaie.

De leur côté, les places financières s'affichaient une fois de plus en rouge. Sur leur plus bas depuis plusieurs séances, Paris (-1,34%) et Francfort (-1,28%) continuaient de céder du terrain vers 07H20 GMT. Londres tombait sous son plus bas de clôture de l'année, atteint en mars (-1,58%) tandis que Milan cédait aussi 1,82%.

En Asie, Hong Kong chutait de plus de 3% dans les derniers échanges, Shanghai de 1,58%. La Bourse de Tokyo a reculé de 1,50%.

En hausse une partie de la séance mardi, les indices se sont retournés après de nouvelles déclarations agressives de responsables de la banque centrale américaine sur leur réponse à l'inflation.

La secrétaire au Trésor américaine Janet Yellen, a estimé plus tard que le resserrement monétaire mené par la Fed ne provoquait pas de "désordre" sur les marchés financiers, tout en assurant "surveiller avec attention" les évolutions.

Des analystes se montrent plus critiques. "Presser l'économie mondiale comme un citron n'est peut-être pas la meilleure idée, et aller aussi vite compte tenu du contexte mondial - la guerre, la crise énergétique - ne compensera pas le fait que la Fed a attendu trop longtemps avant d'agir contre l'inflation l'année dernière", craint Ipek Ozkardeskaya, chez Swissquote.

Les taux obligataires continuaient de grimper, le taux américain a 10 ans dépassant les 4% pour la première fois depuis 2010.

Les signes de faiblesse de l'activité économique se sont multipliés ces dernières semaines. Encore mercredi, les investisseurs ont appris que le moral des ménages est reparti à la baisse au mois de septembre, tandis que celui des consommateurs allemands devrait continuer à plonger en octobre.

Le gaz naturel encore au-dessus de 210 euros

Les nouvelles tensions engendrées par les fuites de gaz sur les gazoducs Nord Stream, l'Union européenne évoquant "un sabotage", faisaient revenir au-dessus des 200 euros le mégawattheure le prix du gaz naturel européen sur le marché de référence, le TTF néerlandais, pour la première fois depuis sept jours. Il valait 211 euros vers 07H10 GMT, le niveau de ses derniers échanges la veille.

Mercredi, l'UE a mis en garde contre toute attaque contre ses infrastructures par la voix de son représentant des affaires étrangères, Josep Borrell.

Les prix du pétrole ne profitaient pas de ces tensions, le baril de WTI américain pour livraison novembre reculant de 1,61% à 77,22 dollars, celui de Brent de Mer du Nord de 1,98% à 84,56 dollars vers 07H10 GMT.

Burburry perd son directeur créatif

Le groupe de luxe britannique Burburry a annoncé mercredi que son directeur créatif Riccardo Tisci avait démissionné et quittera le groupe fin septembre après près de cinq années à son poste. Daniel Lee a été nommé nouveau directeur créatif. L'entreprise avançait de 3,29%, dans un marché du luxe en baisse (Kering -2,24% à Paris).

Les semi-conducteurs en berne

Les fabricants de semi-conducteurs chutaient après des informations de l'agence de presse Bloomberg selon laquelle Apple a renoncé à augmenter la production de ses nouveaux iPhone cette année.

STMicroelectronics reculait de 5,13% et Soitec de 4,51% à Paris, ASM de 4,69% à Amsterdam, Infineon de 3,29% à Francfort. En Asie le géant Taiwan Semiconductor Manufacturing Company a perdu 2,23%.

afp/ck