Paris (awp/afp) - Les marchés tablent de plus en plus sur une récession économique mondiale dans un avenir proche, un scénario qui plombait actions, pétrole, marché obligataire et actifs risqués mercredi.

En Europe, Paris a perdu 0,81%, Londres 0,88%, Francfort 1,11% et Milan 1,36%.

Après une ouverture en baisse, Wall Street oscillait autour de l'équilibre: le Dow Jones cédait 0,22%, le S&P 500 0,18% et le Nasdaq 0,10% vers 16H05 GMT.

Les prix du pétrole cédaient eux autour de 3% et le bitcoin chutait de 4,78%, repassant sous le seuil des 20.000 dollars (19.870 dollars vers 16H05 GMT).

Sur le marché obligataire, les taux d'intérêt à long terme perdaient entre 10 et 15 points de base.

"Les craintes d'un ralentissement mondial imminent gagnent du terrain", constate Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

Même Jerome Powell, président de la Réserve fédérale américaine (Fed), a évoqué ce scénario, reconnaissant devant le Congrès qu'un relèvement rapide des taux directeurs pourrait provoquer une récession, même si ce n'est pas l'effet recherché.

La dernière action de la banque centrale américaine -une hausse très marquée des taux directeurs de 0,75 point de pourcentage- avait ébranlé les marchés actions la semaine passée.

Il a aussi admis que la vigueur de l'inflation avait "manifestement surpris" les autorités monétaires et il a prévenu que "d'autres surprises" pourraient survenir, lors d'une audition qui s'étale jusqu'à jeudi.

Jerome Powell se veut cependant rassurant et a assuré que l'économie américaine était suffisamment "solide et bien placée pour faire face à un resserrement monétaire".

Ces propos ont d'ailleurs permis aux indices boursiers de voir leurs pertes se réduire par rapport au début de séance. "Les marchés détestent les incertitudes, donc ils avaient peur que Powell tienne un discours agressif et finalement, c'est le discours classique qui ne dit pas grand chose", explique Lionel Melka, directeur de la recherche à Homa Capital.

Quant au marché obligataire, "il table sur une récession" selon l'analyste. Le taux allemand à dix ans tombait à 1,628% contre 1,73% à la clôture de la veille, et le rendement américain à même échéance atteignant 3,158% (-11,8 points de base) vers 16H05 GMT.

Les matières premières mal en point

Les prix du pétrole perdaient autour de 3%, emportés par les craintes de récession conjuguées à la volonté du président Biden d'intervenir pour enrayer l'escalade des coûts du carburant déclenchée par l'inflation.

Le baril de WTI américain à échéance août, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, reculait de 3,38% à 105,83 dollars, tandis que le Brent à même échéance cédait 2,56% à 111,66 dollars vers 16H00 GMT.

Les cours des métaux plongeaient aussi, notamment le cuivre, poussé à un plus bas depuis plus d'un an.

Les valeurs minières trinquaient, comme Umicore en Belgique (-8,02%) après la présentation d'un plan d'investissement pour 2026, Voestalpine en Autriche (-13,11%), ArcelorMittal en France (-9,56%) ou encore Glencore (-6,89%) à Londres.

Le refus de la fusion entre les sidérurgistes indien Tata Steel et allemand ThyssenKrupp (-7,98%) par la Commission européenne, confirmé mercredi par la Cour de justice de l'UE, pesait de plus sur le secteur.

"Le fait de ne plus pouvoir faire de fusion et de créer des synergies, c'est plutôt une mauvaise nouvelle pour le secteur des aciéristes", selon Lionel Melka.

BASF pessimiste

Le groupe chimique BASF (-5,81%) doit se préparer à des temps plus difficiles après un bon premier semestre, a déclaré lors d'un forum industriel à Berlin son PDG Martin Brudermüller, comme rapporté par le Handelsblatt. D'autres valeurs chimiques comme Bayer (-2,13%), Brenntag (-4,17%) ou Covestro (-5,48%) étaient entraînées.

Du côté des changes

La livre se stabilisait à 1,2278 dollar vers 16H00 GMT, après un plongeon de près de 1% face au dollar suscité par la publication d'une inflation à 9,1% en mai au Royaume-Uni -un nouveau record en 40 ans-, qui pèse toujours plus sur le budget des ménages et l'économie britannique.

L'euro montait de 0,47% face au dollar à 1,0583 dollars.

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