Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers prenaient leur mal en patience jeudi avant les tout prochains indicateurs d'inflation aux Etats-Unis qui pourraient influencer les décisions de politique monétaire des grandes banques centrales.

Sur le Vieux Continent, les indices boursiers manquaient de direction à Paris qui perdait 0,16%, Francfort 0,25%, Milan 0,32% et Londres (-0,02%) évoluait autour de l'équilibre vers 12H20 GMT.

Wall Street s'annonçait dans le vert mais sans plus de conviction que les places européennes : les contrats à terme grappillaient de 0,15% pour le Dow Jones à 0,24% pour le Nasdaq.

Plus tôt en Asie, la tendance avait été négative sauf à Hong Kong qui a regagné le terrain perdu la veille.

"Trop d'attentes et d'espoirs concernant l'inflation et la récession ont été pris en compte, de sorte qu'il faudrait des miracles monétaires et économiques pour sortir le marché de sa léthargie d'avant Noël", commente Jochen Stanzl, analyste chez CMC Market.

Les décisions de politique monétaire attendues la semaine prochaine des deux côtés de l'Atlantique et en préalable, la publication de deux indicateurs d'inflation, vendredi (prix à la production en novembre) et lundi (prix à la consommation), distillent une certaine prudence chez les intervenants de marchés.

Ils espèrent que la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) mercredi, "fournira des informations cruciales sur la trajectoire des taux d'intérêt américains pour 2023", indique Erick Muller, directeur produit et stratégie d'investissement chez Muzinich & Co.

Les investisseurs estiment qu'il est trop tôt pour espérer un réel assouplissement des conditions de financement et s'attendent à ce que la dynamique de hausse des taux se poursuive alors que la Fed tente de ramener l'inflation à un niveau acceptable en remontant son taux directeur depuis mars.

Mais alors que le resserrement monétaire des banques centrales semble parti pour durer, son impact sur la croissance mondiale inquiète dans un contexte de dégradation de la conjoncture.

Mercredi, les places boursières avaient semblé davantage focalisées sur les risques de récession en 2023 que sur l'annonce d'un allègement général des règles sanitaires contre le Covid en Chine.

"Bien sûr, il ne faut pas oublier qu'une croissance chinoise plus forte impliquera plus de tensions sur les matières premières et donc sur l'inflation", prévient Natixis Research CIB dans une note.

Les vêtements Frasers limés par les marges

Le groupe d'habillement britannique Frasers dévissait de 9,61% à Londres, après avoir annoncé une contraction de ses marges et ce malgré un bénéfice net en hausse de plus de 50%, à 212 millions de livres pour son premier semestre décalé.

Balfour Beatty rehaussé par les ventes

Le groupe britannique de construction Balfour Beatty affichait quant à lui une hausse de 3,74%, après avoir dit s'attendre à une hausse de son chiffre d'affaires de 5% pour 2022.

Du côté des devises et du pétrole

Le dollar peinait à remonter face aux autres devises jeudi, malgré des attentes des investisseurs envers une nouvelle hausse des taux de la Fed, pendant que l'euro restait stable pendant le discours de la présidente de la Banque centrale européenne Christine Lagarde, à une semaine de la réunion de l'institution.

Vers 12H15 GMT, le Dollar index, qui compare la devise américaine à un panier d'autres grandes monnaies, grappillait 0,14% à 105,24 points. L'euro grappillait 0,09% 1,0514 dollar.

Les cours du pétrole remontaient, sans trop s'éloigner de leurs plus bas depuis 12 mois atteints la veille, les craintes sur une demande plombée par l'économie mondiale chancelante étant à peine compensées par des tensions sur l'offre.

Vers 12H15 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février prenait 1,27%, à 78,14 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour livraison en janvier, gagnait 1,90 %, à 73,38 dollars.

afp/jh