Paris (awp/afp) - Les marchés mondiaux manquaient encore de dynamisme vendredi, bloqués par des déclarations de responsables de la Banque centrale américaine sur la détermination de l'institution à combattre l'inflation, même si elle ralentit aux États-Unis.

L'Europe boursière a ouvert en légère hausse: Milan gagnait 0,43%, Paris gagnait 0,39%, Francfort 0,24%, Londres de 0,13% vers 09h20.

En Asie, Tokyo a reculé de 0,11%. Le petit élan positif du début de séance s'est retourné, avec notamment la chute d'un possible missile intercontinental nord-coréen dans la Zone économique exclusive (ZEE) japonaise. Une réunion d'urgence avec la vice présidente américaine Kamala Harris et cinq pays dont la Corée du Sud et le Japon, a été prévue vendredi.

Par ailleurs, l'inflation au Japon a atteint en octobre 3,6% (hors produits frais) selon des chiffres publiés vendredi matin, un niveau record depuis 1982 mais qui ne devrait pas changer la politique monétaire accommodante de la Banque du Japon. Elle prévoit toujours que l'inflation retombera à 1,6% en 2023/2024.

Ailleurs en Asie, Shanghai a perdu 0,58% et Hong Kong reculait de 0,33% dans les derniers échanges.

"L'ambiance sur les marchés boursiers n'est pas aussi joyeuse qu'à la fin de la semaine dernière", où le ralentissement de l'inflation aux États-Unis en octobre avait emballé les investisseurs, résume Ipek Ozkardeskaya.

Dans un discours jeudi, l'influent responsable de la Fed James Bullard a douté que les relèvements des taux d'intérêt de la Réserve fédérale soient parvenus en zone "suffisamment restrictive" et a suggéré que le taux terminal puisse atteindre jusqu'à 7%.

Les taux sur les fonds fédéraux sont actuellement entre 3,75% et 4% après de multiples hausses.

"Le point de vue de M. Bullard est peut-être minoritaire à ce stade, mais il montre néanmoins à quel point les marchés peuvent être sensibles à la cible finale du taux terminal", c'est-à-dire le point le plus haut du cycle de remontée du principal taux directeur de la Fed, appuie Michael Hewson, de CMC Markets.

Sur le marché obligataire, les taux d'intérêt des emprunts des États en Europe et aux États-Unis remontaient encore un peu.

L'énergie progresse

Les énergéticiens britanniques montaient encore au lendemain de la présentation du budget: Centrica prenait 3,36%, SSE 1,56%. Ailleurs en Europe, RWE montait aussi de 2,30%, EON de 1,95%.

Les valeurs liées au pétrole poussaient aussi les indices vers le haut, comme TotalEnergies (+2,09%) en France, Shell (+1,74%) à Londres ou encore Galp (+2,00%) à Lisbonne.

Alibaba progresse malgré sa perte

Le titre du géant chinois du e-commerce Alibaba coté à Hong Kong montait de 2,3%. Le groupe a certes publié jeudi une perte nette trimestrielle équivalente à près de 3 milliards d'euros, mais essentiellement du fait de la dépréciation de la valeur de marché d'autres sociétés cotées dans lesquelles il a investi. Son bénéfice opérationnel sur la période a quant à lui bondi de 68% sur un an et le groupe a annoncé une extension de son énorme programme de rachat de ses propres actions jusqu'en 2025.

Du côté des devises et des matières premières

L'euro cédait 0,06% à 1,0356 dollar, alors que la livre gagnait 0,27% à 1,1896 dollar vers 09h15.

Le bitcoin se stabilisait autour de 16'685 dollars.

Les prix du pétrole peinaient à rebondir après sa chute de la veille. Le WTI américain pour livraison décembre, variété de référence américaine, a chuté de près de 5% jeudi pour descendre à son plus bas niveau depuis un mois et demi et ne reprenait que 0,36% à 81,93 dollars. Le baril de Brent de la Mer du Nord pour livraison janvier 2023 gagnait 0,46% à 90,19 dollars.

afp/jh