En bourse, on "monte par l'escalier et on descend par l'ascenseur", dit l'adage. Hier, les marchés américains ont choisi l'ascenseur pour remonter : +4,6% pour le S&P500, +4,92% pour le Nasdaq 100 et même +5,09% pour le vénérable Dow Jones, dopé par Apple, Walmart, UnitedHealth et Microsoft. Ne nous emballons pas : Wall Street est remonté d'un étage, après être descendu de quatre.

Pour l'instant, cet impressionnant rebond s'appuie sur une promesse : les grands argentiers du monde se tiennent prêts à intervenir pour sauver la croissance en péril. Pour donner du poids aux déclarations un peu disparates qui se sont multipliées depuis la fin de la semaine dernière, il a fallu démontrer que tout ce petit monde est prêt à une action de concert, pour rester dans le langage boursier. Et quoi de mieux qu'un Davos téléphonique pour ça ? Les banquiers centraux et les ministres des finances du G7 ont fait savoir qu'une conférence-call est organisée aujourd'hui pour organiser une réponse coordonnée.

On se doutait un peu que les institutions financières, qui jouent les pompiers de service depuis le début du XXIème siècle, n'allaient pas répondre quelque chose du genre "Non, finalement, cette fois, débrouillez-vous tous seuls avec votre épidémie, on n'a pas fini nos vacances au ski". Ceci dit, la planche à billets n'a pas tous les pouvoirs. En tout cas pas celui de contrôler une épidémie. Le nerf de la guerre reste la capacité des gouvernants à juguler la propagation du virus hors de Chine et à transmettre aux populations un message cohérent, à défaut d'être rassurant.

L'excellent tableau de bord de l'Université John Hopkins montre bien que la Chine a atteint un plateau mais que le COVID-19 n'en est qu'à sa phase d'accélération ailleurs. Le rebond boursier de la veille a une assise très fragile, c'est mon euphémisme du jour. Pour que l'horizon se dégage véritablement, il faut des signaux rassurants sur le front sanitaire et des indices positifs sur la reprise de la production en Chine (20% de l'industrie mondiale) pour rétablir les lignes d'approvisionnement. Nous n'y sommes pas encore.

Hier, les indices européens n'ont pas profité de l'euphorie de fin de séance aux Etats-Unis : les bourses étaient déjà fermées. Le CAC40 démarre la séance sur un gain de 1,3% à 5404 points. 

Les temps forts économiques du jour

Le PIB suisse (7h45) et l'inflation préliminaire de février en zone euro (11h00) sont les deux événements de la matinée, avec l'audition du patron de la Banque d'Angleterre, Mark Carney, par les parlementaires britanniques (à partir de 10h30). Aux Etats-Unis, aucun indicateur majeur n'est programmé. Ce matin, la banque centrale australienne a réduit son principal taux directeur d'un quart de point, comme cela était pressenti.

L'euro poursuit son ascension à 1,1151 USD, tandis que l'once d'or reprend un peu de terrain à 1600 USD. Le pétrole consolide après son rebond de la veille, avec un baril de brut léger américain WTI à 47,81 USD et un baril de Brent de mer du Nord à 53 USD. Le taux de l'obligation d'État américaine à 10 ans atteint 1,12%. Le Bitcoin perd un peu de terrain sous les 8900 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • ABB : Jefferies démarre le suivi à sousperformance en visant 18,50 CHF. DZ Bank reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 24 à 22 CHF.
  • Alstom : Jefferies démarre le suivi à conserver en visant 45 EUR.
  • CD Projekt : Berenberg démarre le suivi à conserver avec un objectif de cours de 260 PLN.
  • Covestro : Berenberg passe de vendre à conserver en visant 34 EUR.
  • Dätwyler : UBS reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 195 à 190 CHF.
  • Essity : AlphaValue reste à accumuler avec un objectif de cours relevé de 344 à 356 SEK.
  • Hiscox : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 1229 à 1325 GBp.
  • Klépierre : J.P. Morgan reste neutre et réduit son objectif de cours de 36 à 32 EUR.
  • Legrand : Jefferies démarre le suivi à sousperformance en visant 63 EUR.
  • Lufthansa : AlphaValue passe d'acheter à alléger avec un objectif de cours réduit de 15,70 à 12,20 EUR.
  • MTU Aero : HSBC passe de conserver à acheter en visant 269 EUR.
  • Renault : HSBC passe d'acheter à conserver en visant 27,30 EUR.
  • Schneider Electric : Jefferies démarre le suivi à conserver en visant 97 EUR.
  • SES : J.P. Morgan reste neutre et réduit son objectif de cours de 13 à 9 EUR. AlphaValue passe d'acheter à alléger avec un objectif de cours réduit de 15,20 à 9,68 EUR.
  • Siemens : Jefferies démarre le suivi à l'achat en visant 126 EUR.
  • Tikehau Capital : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 31 à 33 EUR.
  • Vinci : RBC passe de performance sectorielle à surperformance en visant 107 EUR.

L’actualité des sociétés

Air Liquide négocie la vente de Cryopdp au fonds Hivest Capital Partners. La FDA approuve le Sarclisa de Sanofi pour le traitement du myélome multiple en rechute ou réfractaire. Sopra Steria rachète cxpartners, une petite société britannique de conseil en design. Au Brésil, Voltalia va construire son plus grand parc solaire et vendre l'énergie produite à Braskem. Le chiffre d'affaires d'Interparfums va baisser au 1er trimestre. Herige boucle le rachat de six centrales à béton. Metabolic Explorer signe un partenariat avec Alinova pour la commercialisation en France du premier Acide Butyrique d'origine naturelle pour la nutrition animale. La division biotechnologies de DMS (diagnostic Medical Systems), qui comprend Hybrigenics, publiera d'ici la fin du mois les résultats de son essai sur les cellules du tissu adipeux dans le traitement de l'arthrose. L'AP-HP et Median Technologies concluent un contrat de collaboration de recherche autour de la plateforme iBiopsy. Graines Voltz acquiert le portefeuille d’activités de Hild Samen GmbH à BASF. Transgene et BioInvent présenteront des données sur BT-001 lors de plusieurs congrès. Implanet accélère en Allemagne et renforce son organisation. Le système Prima de Pixium Vision fait l'objet d'un article dans la revue Ophthalmology. Altarea, Altareit, ont publié leurs comptes.

Des rumeurs circulent sur des discussions de rachat de Qiagen par Thermo Fisher : rumeurs confirmées à 8h00 puisque l'américain va payer 39 EUR par action. Apple a accepté de payer jusqu'à 500 M$ aux détenteurs d'anciens modèles d'iPhone, qui accusent le groupe d'avoir favorisé des baisses de performance pour inciter les utilisateurs à acheter des modèles plus récents. Xerox Holdings a lancé son offre publique d'achat hostile en numéraire et en actions sur HP Inc, libellée à 24 USD par titre. Sandoz (Novartis) va payer 195 M$ à la justice américaine pour éteindre une affaire d'entente sur les prix des médicaments génériques entre 2013 et 2015 aux États-Unis. Visa révise à son tour en baisse ses anticipations à cause du coronavirus. Selon des indiscrétions obtenues par AWP, Sergio Ermotti pourrait prendre les rênes de Swiss Re après son mandat chez UBS Group. Volkswagen ne développera plus de voitures au gaz naturel, après avoir vendu 110 000 GNV l'année dernière, un nombre insuffisant pour justifier la poursuite du développement. Elon Musk (Tesla) a twitté son soutien au pétron de Twitter Jack Dorsey, attaqué par le fonds activiste Elliott. Herbalife a provisionné 40 M$ pour ses contentieux pendants pour corruption. Takeda cède des actifs OTC à Acino. Honda va réduire les cadences de production dans ses usines japonaises, à cause de soucis d'approvisionnement. Le CEO de Softbank promet aux investisseurs américains qu'il sera plus prudent à l'avenir.

Ça publie. Target, Beiersdorf, Lindt, Hewlett Packard Enterprise, Intertek, OC Oerlikon, Interparfums, Manitou