Paris (awp/afp) - Les marchés actions ont hésité jeudi en Europe, tandis que Wall Street se montrait nerveuse en raison de la forte remontée des taux obligataires américains.

La plupart des marchés européens ont fini modérément dans le rouge: Francfort a cédé 0,17%, Londres 0,37%, Paris a fait du surplace (+0,01%). A Zurich, le SMI a cédé 0,20%.

En territoire négatif peu après son ouverture, Wall Street a ensuite brièvement redressé la barre avant de replonger: l'indice Dow Jones lâchait 0,49%, le Nasdaq, à forte concentration technologique, 1,44% et le S&P 500 de 0,84% vers 17H50 GMT.

"Les investisseurs s'intéressent de plus en plus aux marchés obligataires et à l'évolution des rendements obligataires aux États-Unis et dans l'Union européenne", constate Andreas Lipkow, analyste pour Comdirect.

Le rendement sur les bons du Trésor à 10 ans a bondi au-dessus de 1,53% jeudi après l'intervention du patron de la Banque centrale américaine Jerome Powell, qui a réitéré l'engagement de la Fed envers une politique monétaire très accommodante.

Après trois séances de détente, la hausse des taux était repartie de plus belle mercredi. Jeudi, si les rendements européens ont reculé, les taux d'emprunts américains sont repartis à l'assaut de leurs plus hauts niveaux depuis plus d'un an.

La remontée des rendements amorcée depuis le début de l'année s'est accélérée en février.

"Les anticipations de remontée de l'inflation dans le sillage d'une reprise économique plus forte qu'attendu aux États-Unis font craindre aux investisseurs un resserrement monétaire plus rapide qu'escompté de la part de la Réserve fédérale américaine", explique Aviva Investors dans une note.

Par ricochet, les investisseurs s'interrogeaient sur la valorisation des titres technologiques qui, pénalisés par la remontée des taux du fait de leur besoin en investissements, ont agité à nouveau les indices.

Ces entreprises avaient profité de la crise sanitaire et avaient été les premières à bénéficier de la hausse des marchés actions depuis les plus bas de mars 2020.

La tech européenne sous pression ___

En effet miroir des déboires de Wall Street, Infineon en Allemagne a nettement reculé (-6,45% à 32,28 euros), tout comme Worldline en France (-3% à 71,04 euros) et STMicroelectronics (-3,78% à 29,25 euros).

Les pétrolières profitent des cours du brut ___

Les groupes pétroliers ont tiré les indices vers le haut: Total a gagné 3,18% à 40,56 euros, TechnipFMC 4,18% à 7,38 euros et CGG 5,28% à 1,08 euro. A Londres, BP a pris 2,69% à 313,10 pence et Royal Dutch Shell 2,63% à 1.466,60 pence

Perte record pour Lufthansa ___

Le premier groupe européen de transport aérien Lufthansa (-2,97% à 12,41 euros, au MDax), sauvé de la faillite par l'Etat, a annoncé jeudi une perte record de 6,7 milliards d'euros pour 2020 et prévoit également une année 2021 dans le rouge en raison de la pandémie de Covid-19.

Deliveroo va se coter à Londres ___

La plateforme de livraison alimentaire Deliveroo a annoncé jeudi avoir choisi Londres pour sa prochaine introduction en Bourse, une opération dont la date n'est pas encore connue et qui est l'une des plus attendues sur le marché britannique.

Du côté du pétrole, des devises et du bitcoin ___

Vers 17H30 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai grimpait de 5,42% à Londres par rapport à la clôture de mercredi, à 67,54 dollars.

Dans le même temps, le baril américain de WTI pour avril gagnait 5,56% à 64,68 dollars.

Les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs alliés, connus sous l'acronyme Opep+, ont finalement décidé jeudi de n'augmenter qu'à la marge leur production d'or noir le mois prochain, adoptant une posture prudente face à une demande incertaine.

L'euro se stabilisait face au dollar à 1,2013 dollar. Le bitcoin perdait 3,59% à 49.124 dollars environ.

afp/rp