Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes marquaient un net rebond vendredi en attendant l'emploi américain, portées par les spéculations du marché quant à un potentiel allégement de la politique zéro-Covid en Chine qui a déjà fait bondir la Bourse de Hong Kong.

A New York, les contrats à terme des trois principaux indices laissaient présager une ouverture en hausse: +0,53% pour le Dow Jones, +0,85% pour le Nasdaq et pour le S&P.

Sur le Vieux continent, vers 11H45, Paris s'affichait en forte hausse de 2,24%, tandis que Francfort gagnait 1,74%, Londres 1,40% et Milan 1,01%.

En Asie, l'indice vedette Nikkei a lâché 1,68% à 27'199,74 points, au lendemain d'un jour férié au Japon. A l'inverse, Hong Kong a bondi de 5,36%, les investisseurs voulant croire à de nouvelles rumeurs sur un éventuel assouplissement de la stricte politique chinoise "zéro Covid".

"Jusqu'à présent, la spéculation n'est basée que sur des rumeurs sur les réseaux sociaux, le ministère chinois des Affaires étrangères assurant qu'il n'est pas au courant", a indiqué Victoria Scholar, analyste chez Interactive Investor.

La Chine est la dernière grande économie à appliquer une politique anti-Covid rigoureuse, qui implique des confinements à répétition, des tests de la population plusieurs fois par semaine et de longues quarantaines.

Selon les analystes, le marché guette le moindre signe de relâchement de cette politique face aux spéculations d'allégements qui se renforcent depuis une semaine, la Chine étant un marché conséquent pour le secteur du luxe.

L'attention des marchés se portera également "sur le rapport des chiffres officiels de l'emploi pour octobre plus tard aujourd'hui, ainsi que sur le rapport de l'indice des prix à la consommation américain la semaine prochaine", explique Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

La veille, les investisseurs ont accueilli sans surprise la hausse des taux d'intérêt de 75 points de base supplémentaires de la Banque centrale américaine (Fed) mais leurs espoirs d'une accalmie ont été douchés, la Fed annonçant que les taux d'intérêt seront maintenus à un niveau plus élevé et pendant une période plus longue qu'espéré.

"Malheureusement, la seule chose qui pourrait remonter le moral des investisseurs serait de très mauvais indicateurs. Tant que l'économie américaine restera résiliente", la Fed maintiendra une politique monétaire ferme pour tenter de contenir l'inflation, estime Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote.

Concernant les chiffres officiels de l'emploi pour octobre, les analystes misent sur la création de 220.000 emplois contre 263.000 en septembre et une mince augmentation du taux de chômage à 3,6%.

Le luxe, toujours plus cher

Dans le sillage d'une éventuelle détente de la politique zéro-Covid en Chine, les valeurs du secteur du luxe montaient nettement sur les marchés vers 11H45 GMT.

A Paris, Kering gagnait 5,43% à 495,70, LVMH 4,46% à 658,10 euros, Hermes 4,05% à 1.351,50 euros et L'Oréal 3,64% à 311,95 euros. En Suisse, Richemont prenait 6,04% à 103,60 euros.

Les groupes de luxe cotés à Milan ne faisaient pas exception: Moncler prenait 5,96% à 44,78 euros, Tod's gagnait 3,15% à 32,06 euros. A Londres, Burberry gagnait 2,68% à 1.895,00 pence.

Les minières ont la cote

Tout comme le secteur du luxe, les valeurs minières tiraient la Bourse de Londres, en particulier Anglo American (+8,72% à 2.888 pence) et Rio Tinto (+6,16% à 4.963 pence).

A Paris, ArcelorMittal prenait +6,02% à 23,41 euros à 11H40 GMT et Eramet 6,53% à 73,40 euros.

Du côté des devises et des matières premières

L'euro gagnait 0,50% face au billet vert à 0,9797 dollar. La livre gagnait 0,44% à 1,1209 dollar vers 11H35 GMT.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison janvier grimpait vers 11H35 GMT de 3,22% à 97,71 dollars, celui de WTI américain pour livraison décembre de 3,65% à 91,39 dollars.

Le prix du gaz naturel européen chutait de 4,16, à 120,225 euros le mégawattheure.

Le bitcoin gagnait 1,84% à 20'610 dollars.

afp/ck