Paris (awp/afp) - Une Fed disposée à rester accommodante encore longtemps, des "tech" américaines ayant le vent en poupe et des résultats d'entreprises globalement bien orientés en Europe: il n'en fallait pas plus aux Bourses du Vieux Continent pour partir à la conquête de nouveaux sommets.

Vers 08H25 GMT, l'optimisme dominait à Paris (+0,56%), Londres (+0,64%) et Milan (+0,23%) tandis que Francfort était stable (+0,01%) après que la Banque centrale américaine a maintenu mercredi soir son soutien total à l'économie avec des taux d'intérêt proches de zéro.

L'Asie avait montré la voie un peu plus tôt, les Bourses de Hong Kong (+0,7%) et Shanghai (+0,5%) clôturant dans le vert. La Bourse de Tokyo était quant à elle fermée ce jeudi.

"La Fed ne change rien, ne changera rien et ne réfléchit même pas à changer quoi que ce soit. C'est, en substance, le message de (son président) Jerome Powell, qui estime que les objectifs à atteindre sont encore hors de portée, notamment le plein emploi", relève Tangi Le Liboux, un stratégiste du courtier Aurel BGC.

"Certes, le Comité de politique économique (FOMC) a acté l'amélioration de l'activité économique et réduit son appréciation sur les risques éventuels sur la trajectoire de la reprise. Mais, ceci n'était pas de nature à changer la stratégie actuelle", estime pour sa part Sebastian Paris Horvitz, analyste chez LBPAM.

Le président américain Joe Biden a en outre dressé mercredi face au Congrès le tableau d'une Amérique de nouveau debout après une série de redoutables crises, et affiché sa volonté réformatrice, appelant les plus riches à "payer leur juste part".

Mercredi, Wall Street avait fini légèrement dans le rouge en amont des publications de Facebook et Apple, qui ont toutes deux dépassé les attentes du marché.

Avant de prendre connaissance des résultats d'Amazon dans la soirée, les investisseurs digéraient de nouveau une salve de publications du premier trimestre plutôt bien orientées en Europe, qui les confortait dans leurs espoirs de reprise.

Côté indicateurs, la publication de la première estimation de la croissance américaine du premier trimestre sera à l'honneur dans l'après-midi. Les demandes hebdomadaires d'allocations chômage et les promesses de ventes de logements pour mars complèteront l'agenda outre-Atlantique.

Les majors pétrolières portées par la remontée des cours

A Paris, Total gagnait 1,40% à 37,97%, soutenu par un bénéfice net qui a bondi à 3,3 milliards de dollars au premier trimestre, dopé par la remontée des cours des hydrocarbures.

A Londres, Shell s'affichait également en hausse (action " B ", +0,76% à 1.327,80 pence) après avoir annoncé un retour dans le vert au premier trimestre avec un bénéfice net de 5,7 milliards de dollars. Il a aussi profité de la remontée des cours du pétrole.

L'aérien en demi-teinte

Le premier groupe européen de transport aérien Lufthansa (-0,16% à 10,92 euros) s'est montré jeudi plus pessimiste sur l'évolution du trafic en 2021 malgré une forte progression attendue cet été, alors que la pandémie de Covid-19 continue de plomber le secteur.

En revanche, Airbus à Paris montait de 2,26% à 101,54 euros à la faveur de "bons résultats" au premier trimestre avec un bénéfice net de 362 millions d'euros, contre une perte nette de 481 millions un an plus tôt, même si "le marché demeure incertain" selon lui.

Unilever en forme

Le groupe d'agroalimentaire et de produits d'hygiène grimpait (+2,96% à 4.198,23 pence), tirant profit d'une nette hausse de ses ventes à données comparables au premier trimestre et d'un programme de rachats d'actions de 3 milliards d'euros.

Du côté du pétrole, de l'euro et du bitcoin

Les cours du pétrole poursuivaient leur hausse au lendemain de la publication du niveau des stocks aux Etats-Unis.

Vers 08H25 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin prenait 0,59% à 67,67 dollars à Londres par rapport à la clôture de la veille.

A New York, le baril américain de WTI pour le même mois montait de 0,58% à 64,23 dollars.

Dans le même temps, l'euro restait stable face au billet vert (-0,07% à 1,2117 dollar), tandis que la livre se renforçait légèrement (+0,17% à 1,3958 dollar pour une livre).

Le bitcoin reculait un peu (-0,8% à 54.009 dollars).

afp/lk