Paris (awp/afp) - Le marché obligataire était sous pression vendredi en raison de fortes craintes de récession, tandis que les Bourses mondiales fluctuaient peu en attendant la publication des chiffres de l'emploi américain.

En Europe, Paris (+0,07%) et Francfort (+0,07%) étaient quasi-stables, Londres cédait 0,20% et Milan gagnait 0,22% vers 07H30 GMT. En Suisse, le SMI grapillait 0,06%.

La hausse de la production industrielle en juin en France, en Allemagne et en Espagne ne semblait pas avoir d'impact.

En Asie, Tokyo a gagné 0,87%, Shanghai 1,19% et Hong Kong prenait 0,17% dans les derniers échanges.

La Bourse de Taipei a grimpé de plus de 2% grâce à l'apaisement des craintes d'un conflit entre Taïwan et la Chine, alors même que Pékin effectue des exercices militaires importants autour de l'île, en réponse à la visite de la présidente de la Chambre des représentants américaine Nancy Pelosi cette semaine.

Sur le marché obligataire, les craintes macroéconomiques sont au plus haut. Le taux de la dette américaine à deux ans est supérieur à celui de l'équivalent à 10 ans depuis plusieurs semaine -fait rare et jugé annonciateur d'une récession. L'ampleur de l'écart en faveur du taux à deux ans a même atteint jeudi un record depuis 2000.

"Les marchés obligataires ignorent le resserrement des banques centrales et se concentrent davantage sur un ralentissement économique et une récession imminents", explique Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

La Bourse de New York a conclu divisée mais sur la réserve jeudi à la veille de la publication des chiffres américains sur l'emploi très attendus. Les analystes attendent vendredi l'annonce de 250.000 créations d'emplois contre 372.000 en juin et d'un taux de chômage stable à 3,6%.

Ces chiffres seront scrutés par les investisseurs qui tentent d'anticiper les prochaines mesures de la Banque centrales américaine, la Fed. Ils avaient décelé un changement de ton dans le discours du président de la Fed de la semaine dernière et espèrent désormais un ralentissement de la hausse des taux de l'institution monétaire.

La Fed ayant prévenu que ses prochaines mesures dépendraient des statistiques économiques, "il pourrait être prématuré de conclure son rythme de hausse (des taux) avant que les opérateurs ne puissent digérer la prochaine série de données" sur l'emploi prévient Stephen Innes, analyste de SPI Asset management.

Si certaines données "suggèrent que l'emploi et l'inflation ont ralenti dans certaines parties de l'économie", il n'est pas encore certain pour les marchés que cela soit suffisant pour que la Fed change de cap, complète Stephen Innes.

De bon augure concernant l'inflation, les prix du pétrole ont baissé de plus de 9% depuis le début de la semaine, le cours du baril américain de WTI est même repassé sous la barre des 90 dollars, à son niveau d'avant l'invasion russe de l'Ukraine.

"La récente chute des prix du pétrole (...) a contribué à la perception du marché selon laquelle l'inflation est susceptible d'atteindre un pic bientôt, ce qui réduit la pression sur la Fed pour qu'elle relève ses taux de manière aussi agressive", a déclaré Rodrigo Catril de la National Australia Bank.

Vers 07H25 GMT, les cours remontaient légèrement après leur chute de la veille en raison des craintes d'un ralentissement économiques.

Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, prenait 0,62% à 94,70 dollars et celui de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en septembre gagnait 0,66% à 89,11 dollars.

Allianz mal assuré

Le géant de l'assurance Allianz a fait état d'un bénéfice net au premier trimestre en recul de 23% et perdait 2,83% à Francfort.

Toujours sur la place allemande, Deutsche Post grimpait 5,81% après avoir confirmé son objectif de bénéfice d'exploitation annuel après un bon deuxième trimestre.

WPP en bas de l'affiche

Le géant britannique de la publicité WPP baissait de 6,83% à Londres, après avoir annoncé un bénéfice net en petite hausse de 2% mais des marges en baisse au premier semestre.

Du côté de l'euro et du bitcoin

L'euro perdait 0,15% face au billet vert, à 1,0230 dollar.

Le bitcoin prenait 3,05% à 23.200 dollars.

afp/al