Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers se montraient toujours aussi frileux vendredi après-midi, temporisant après de récents records sur fond de remontée des taux d'emprunt.

L'Europe tournait au ralenti: vers 14H15 GMT, Paris était parfaitement à l'équilibre, quand Francfort s'affichait en petite hausse (+0,12%).

En revanche, Londres (-0,34%), Milan (-0,51%) et Madrid (-0,61%) étaient dans le rouge. A Zurich, le SMI grignotait 0,06%.

L'indice boursier espagnol Ibex reculait après une annonce du gouvernement qui a revu à la baisse vendredi sa prévision de croissance du Produit intérieur brut (PIB) pour 2021, à 6,5% contre 7,2% prévus auparavant.

"Le marché reprend son souffle en fin de semaine, la plupart des indices européens variant peu sur la journée", décrypte Milan Cutkovic, analyste marchés pour Axi.

Outre-Atlantique, Wall Street évoluait aussi sans tendance: le Dow Jones et le S&P 500 gagnaient tous deux 0,11%, tandis que le Nasdaq se repliait légèrement (-0,09%).

L'indice PPI des prix à la production aux Etats-Unis, dont la publication ce vendredi a été retardée en raison d'un bug informatique, a bondi de 1% sur un mois en mars, bien au-dessus des prévisions qui étaient de +0,5%, comme en février.

"Ces prix à la production devraient être importants sur l'orientation du marché obligataire américain, qui reste très sensible à la moindre indication de rebond de l'inflation, qu'il soit temporaire ou durable", explique Christian Parisot, analyste chez Aurel BGC.

Sur le marché obligataire, les taux d'emprunt à 10 ans repartaient à la hausse ce vendredi des deux côtés de l'Atlantique.

La publication, plus tôt dans la séance, de chiffres décevants concernant la production industrielle en Allemagne et en France n'incitait en outre pas à la prise de gros risques avant le week-end.

Le gouvernement et les autorités sanitaires allemands ont plaidé vendredi pour la mise en place d'un nouveau tour de vis, afin de "briser" la troisième vague d'infections au Covid-19 et juguler une situation alarmante.

Le gouvernement français a annoncé jeudi prévoir que le déficit public repassera sous la barre des 3% du PIB en 2027 et se donne ainsi cinq ans pour rétablir les comptes publics une fois la crise passée. Le pays a par ailleurs dépassé la barre symbolique des 10 millions de premières injections de vaccins contre le Covid-19.

En Chine, les prix à la consommation ont renoué avec la hausse en mars, tandis que les prix à la production ont connu leur plus forte hausse depuis près de trois ans.

Les investisseurs gardaient par ailleurs toujours un oeil attentif à la situation sanitaire, au moment où l'UE négocie l'achat de 1,8 milliard de doses de vaccins de 2e génération contre les futurs variants.

L'aéronautique se maintient dans le vert ___

Airbus a enregistré 28 nouvelles commandes d'avions commerciaux et livré 72 appareils au mois de mars, renouant avec un rythme de livraisons similaire à la même période il y a deux ans. Vers 14H10 GMT, le titre prenait 0,46% à 101,26 euros.

En Allemagne, MTU Aero Engines reculait de 0,44% à 201,90 euros. A Londres, le motoriste Rolls Royce montait de 0,36% à 111,48 pence.

AstraZeneca impassible ___

Le titre du laboratoire britannique AstraZeneca était dans le vert (+0,41% à 7.273,00 pence), alors que Hong Kong a suspendu sa commande de vaccins AstraZeneca contre le Covid-19.

L'Agence européenne des médicaments a indiqué vendredi enquêter sur d'éventuels liens entre le vaccin anti-Covid AstraZeneca et des cas de problèmes de vaisseaux sanguins, après avoir admis cette semaine qu'il existait des effets secondaires rares sous forme de caillots sanguins.

Le pétrole sous pression ___

Les prix du pétrole cédaient du terrain vendredi, refroidis par l'évolution de la pandémie de Covid-19 en Inde et par la probabilité grandissante d'une augmentation de la production iranienne.

Vers 14H15 GMT (16H15 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 62,81 dollars (-0,62%) à Londres.

A New York, le baril américain de WTI pour mai cédait 0,64% à 59,22 dollars.

Dans le même temps, l'euro reculait face au dollar (-0,23% à 1,1887 dollar), tandis que la livre britannique se stabilisait face au billet vert (-0,04% à 1,3735 dollar). Le bitcoin montait (+1,2% à 58.428 dollars).

afp/rp