Paris (awp/afp) - Les marchés mondiaux évoluaient en ordre dispersé mardi matin, les investisseurs s'interrogeant sur la flambée des prix et la croissance avant la publication cette semaine de l'inflation américaine et chinoise et la tenue d'une réunion de la Banque centrale européenne.

Les Bourses asiatiques bougeaient peu dans la matinée: Tokyo a terminé en légère hausse de 0,10% sur fond de baisse du yen, tandis Shangaï a fini en petite hausse de 0,17%.

De leur côté, les places européennes ont ouvert en baisse: Paris perdait 0,44% et Francfort 0,67% à 07H50 GMT tandis que Londres évoluait proche de l'équilibre à +0,10%, alors que Boris Johnson a remporté un vote de défiance de sa majorité. En Suisse, l'indice vedette SMI montait de 0,21%.

Les marchés avaient connu une embellie la veille pour le lundi de Pentecôte, la Chine ayant décidé de lever certaines restrictions sanitaires à Pékin, permettant aux habitants de retourner au travail.

Mais Wall Street a ensuite vu ses espoirs douchés par la remontée des taux obligataires et a terminé en légère hausse.

Le rendement des emprunts d'État américains à 10 ans ont dépassé les 3%, un niveau pas atteint depuis un mois.

Les investisseurs restent donc inquiets des décisions des banques centrales, qui relèvent peu à peu leurs taux directeurs pour faire face à l'inflation, ce qui pourrait avoir un impact sur la croissance.

Depuis mars, la banque centrale américaine relève ainsi ses taux directeurs dans l'espoir de freiner la flambée des prix.

La Banque centrale d'Australie a à son tour relevé ses taux mardi de 50 points à 0,85%, "alors que les analystes s'attendaient à une hausse de 0,60%", souligne Ipek Ozkardeskaya de Swissquote Bank.

Cette décision intervient à quelques jours d'une réunion de la Banque centrale européenne (BCE) prévue jeudi. Elle devrait décider d'arrêter ses rachats nets de dette, qui ont jusqu'à présent permis de soutenir les marchés avec des liquidités abondantes.

Elle devrait ensuite commencer un cycle de hausse de ses taux directeurs en juillet, tout en veillant à ne pas bousculer les investisseurs en les resserrant trop vite et trop fortement.

"Nous verrons cette semaine les projections de la BCE qui montreront l'impact de la guerre en Ukraine, en particulier sur la flambée des prix de l'alimentaire et de l'énergie. Ces nouvelles projection devraient enfin confirmer que les critères pour relever ses taux sont remplis", explique Mme. Ozkardeskaya.

Les indices des prix à la consommation aux États-Unis et en Chine sont aussi attendus vendredi.

"Il est encore trop tôt pour savoir si le pic d'inflation est déjà derrière nous", estiment les analystes de Saxo Banque.

Les bancaires à la peine

La banque italienne BPER Banca perdait 1,24% à 07H30 GMT tandis que BNP Paribas et Crédit Agricole reculaient respectivement de 1,05% et 1,06%, les banques françaises ayant été épinglées par l'UFC-Que Choisir pour leurs frais.

L'automobile en recul

Les valeurs automobiles perdaient aussi du terrain alors que le Parlement européen examine mardi et mercredi un ensemble de loi visant à attendre la neutralité carbone, qui comporte notamment l'interdiction de vendre des voitures neuves dès 2035.

Traton, filiale de Volkswagen, perdait 2,11% tandis que sa maison mère reculait de 1,13% à Francfort.

Porsche reculait aussi de 1,42% et Rolls Royce de 1,63%.

Du côté du pétrole et des devises

Les prix du pétrole se reprenaient mardi, après une pause lundi, approchant les 120 dollars le baril vers 07H50 GMT.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août gagnait 0,30% à 119,88 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juillet prenait 0,43% à 118,99 dollars après être monté en séance à 120,99 dollars, un sommet depuis début mars.

L'euro cédait 0,09% face au billet vert à 1,0686 dollar.

Le bitcoin perdait 6,07% à 29.530 dollars.

afp/al