Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales étaient sans direction vendredi, la conviction se dissipant chez les investisseurs que la banque centrale américaine (Fed) allégera son tour de vis monétaire, malgré des chiffres sur l'inflation encourageants aux Etats-Unis.

A l'exception de Tokyo qui après un jour férié, a connu vendredi l'optimisme qui s'était emparé des autres places boursières après l'annonce du tassement de l'inflation américaine en milieu de semaine (+2,62%), les places asiatiques connaissaient une séance terne.

Shanghai a terminé en baisse de 0,15% et Hong Kong prenait 0,22% dans les derniers échanges.

Les Bourses européennes ont ouvert en légère hausse vendredi, prudentes à l'égard des futurs resserrements monétaires de la Banque centrale américaine (Fed) et au lendemain d'une flambée des prix de l'énergie en Europe.

Vers 8H00 GMT, Londres prenait 0,52%, Francfort 0,69%, Paris 0,59% et Milan 0,50%.

Jeudi, la Bourse de New York est revenue sur son élan, qui avait été propulsé par un ralentissement de l'inflation mercredi, et a conclu en ordre dispersé après un démarrage en hausse, le secteur technologique perdant de la vigueur.

Le Dow Jones a grapillé 0,08%, le Nasdaq, à dominante technologique, a reculé de 0,58% et le S&P 500 a cédé 0,07%.

L'indice PPI des prix de gros aux Etats-Unis a chuté de 0,5% en juillet par rapport à juin, davantage qu'attendu, après une hausse de 1,0% en juin, confirmant la tendance indiquée la veille par l'annonce du tassement de l'inflation américaine.

Toutefois, après un vent fort vent d'optimisme en milieu de semaine, porté par la conviction des investisseurs que la Banque centrale américaine (Fed) atténuera sa politique de resserrement monétaire, les marchés n'étaient plus à la fête hier.

"Un facteur joue clairement contre les marchés actuellement: leur optimisme peut-être excessif après les chiffres de l'inflation", souligne Ipek Ozkardeskaya, analyste chez SwissQuote, alors que la Fed s'est en effet fixé un objectif à atteindre de près de 2% d'inflation, bien loin des 8,5% reportés sur un an en juillet.

Vendredi, aux Etats-Unis, "l'attention se concentre sur les dernières annonces de l'université du Michigan" qui mesure l'indice de confiance des consommateurs américains, explique Michael Hewson, analyste à CMC Markets.

Au mois de juillet, l'indice indiquait une petite reprise de confiance, à 51,5 points.

"Si l'inflation américaine semble s'apaiser, que la même chose se produise en Europe paraît difficile à envisager, les prix de l'énergie y étant bien plus chers qu'aux Etats-Unis", souligne M. Hewson.

Les indicateurs publiés vendredi en Europe attestent d'un environnement économique toujours morose.

En France, l'inflation s'est accélérée en juillet pour atteindre 6,1% sur un an après 5,8% en juin, a annoncé l'Insee vendredi, précisant que les prix de l'énergie ont pesé sur cette évolution.

Le taux de chômage est toutefois quasi stable au deuxième trimestre 2022 à 7,4% de la population active en France (hors Mayotte) contre 7,3% au premier trimestre de l'année.

Au Royaume-Uni, le produit intérieur brut britannique (PIB) s'est contracté de 0,1% au deuxième trimestre alors que la crise du pouvoir d'achat qui sévit dans le pays devrait s'aggraver à l'automne.

Après un pic jeudi à 216 euros le mégawattheure (MWh), le contrat de référence du gaz naturel en Europe chutait vendredi de 2,17% vers 8H00 GMT à 203,600 euros, annulant la hausse de la veille.

Différents retours d'expérience côté pharmaceutique

Les autorités sanitaires américaines ont approuvé l'antigrippal Xofluza pour les enfants à partir de cinq ans, une première pour les enfants de cet âge, a annoncé vendredi le groupe pharmaceutique suisse Roche dont le cours prenait 1,19% vers 8H00 GMT.

Le cours de Novartis, géant pharmaceutique helvète, perdait 1,25% après l'annonce du décès de deux patients, en lien avec un traitement proposé par le groupe, a rapporté Bloomberg.

Du côté du pétrole et des devises

Les prix du pétrole brut montaient vendredi, dans le sillage d'une demande américaine plus résiliente que prévu mais aussi par un potentiel passage du gaz au pétrole dans certains pays européens avec la hausse des prix du gaz.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre prenait 0,19% à 99,79 dollars le baril vers 8H00 GMT. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en septembre montait de 0,13% à 94,46 dollars.

L'euro perdait 0,26% face au billet vert, à 1,0293 dollar.

Le bitcoin perdait 1,02% à 23'968 dollars.

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