Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes comblaient une partie de leur pertes mercredi après avoir chuté de plus de 2% mardi, profitant de la détente sur les taux d'intérêt après l'annonce de l'intervention de la Banque d'Angleterre pour calmer la flambée obligataire britannique.

Le taux à 10 ans britannique retombait vers 4,2% vers 11H00 GMT, contre un pic à 4,58% dans la matinée.

La Banque d'Angleterre a annoncé mercredi intervenir sur le marché obligataire britannique en achetant des obligations d'Etat pour "rétablir des conditions de marché normales", alors que le taux d'emprunt du Royaume-Uni a explosé depuis des annonces budgétaires très coûteuses vendredi. Le taux britannique à 10 ans, qui fait référence, était passé en deux séances de 3,5% à 4,5%.

Ce mouvement s'étendait aux autres obligations d'Etat: après avoir battu des records de plus de 10 ans pour la France, ou de 15 ans aux Etats-Unis, les rendements des emprunts à 10 ans se stabilisaient vers 11H50 GMT par rapport à la veille.

De quoi donner un petit répit aux actions: Paris ne reculait plus que de 0,70%, après avoir frôlé l'équilibre, Londres de 0,49%, Francfort de 0,73%.

Wall Street se dirigeait vers une ouverture en ordre dispersé selon les contrats à termes, entre une hausse de 0,1% pour le Dow Jones et une baisse de 0,6% pour le Nasdaq.

En Asie, Hong Kong a chuté de 3,41%, Shanghai de 1,58%. La Bourse de Tokyo a reculé de 1,50%.

La volatilité affectait aussi le marché des changes, mais la devise américaine se renforçait face à plusieurs autres grandes monnaies vers 10H50 GMT. L'euro tombait de 0,26% à 0,9570 dollar, après avoir reculé plus tôt à 0,9536 dollar, un plus bas depuis mi-2002, tandis que le yuan a atteint un plancher record depuis 2010 par rapport au dollar dans les échanges offshore (à 7,2386 contre un dollar), malgré les récents efforts de la banque centrale chinoise pour soutenir la monnaie.

Le gaz naturel autour de 200 euros

Les nouvelles tensions engendrées par les fuites de gaz sur les gazoducs Nord Stream, l'Union européenne évoquant "un sabotage", faisaient revenir autour des 200 euros le mégawattheure le prix du gaz naturel européen sur le marché de référence, le TTF néerlandais, pour la première fois depuis sept jours. Il valait 198,5 euros vers 10H45 GMT après un pic à 212 euros.

Mercredi, l'UE a mis en garde contre toute attaque contre ses infrastructures par la voix de son représentant des Affaires étrangères, Josep Borrell.

Les prix du pétrole montaient: le baril de WTI américain pour livraison novembre avançait de 0,80% à 79,13 dollars, celui de Brent de Mer du Nord de 0,53% à 86,75 dollars vers 10H45 GMT.

Les semi-conducteurs en berne

Les fabricants de semi-conducteurs chutaient après des informations de l'agence de presse Bloomberg selon laquelle Apple a renoncé à augmenter la production de ses nouveaux iPhone cette année.

STMicroelectronics reculait de 5,05% et Soitec de 2,49% à Paris, ASML de 2,46% à Amsterdam, Infineon de 2,11% à Francfort. En Asie le géant Taiwan Semiconductor Manufacturing Company a perdu 2,23%.

Boohoo en difficulté

Le groupe de vente de vêtements en ligne à bas prix Boohoo chutait de 14,81% après un avertissement sur résultats: il prévoit une poursuite de la baisse de ses ventes à cause de la situation macroéconomique et de son impact sur les consommateurs, et note aussi une inflation de ses coûts.

afp/ck