Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes modéraient leurs ardeurs jeudi midi, évoluant en ordre dispersé en amont d'une réunion de la BCE dont les éventuels commentaires sur la récente hausse des taux longs devraient focaliser l'attention, tandis que Wall Street s'annonçait dans le vert.

Vers 12H00 GMT, après une ouverture globalement positive, la prudence dominait sur les marchés boursiers européens: Paris grapillait 0,12%, repassant toutefois sous le seuil des 6.000 points franchi à l'ouverture tandis que Francfort se stabilisait (-0,05%) au lendemain d'un nouveau record historique en clôture.

Dans le même temps, Londres reculait de 0,23% quand Milan gagnait 0,94%.

A Wall Street, où le Dow Jones a terminé la veille à un nouveau record dans le sillage du vote d'un gigantesque plan d'aide à l'économie américaine de 1.900 milliards de dollars, l'ouverture s'annonçait positive.

Selon les contrats à terme sur les principaux indices américains, le Dow Jones progressait de 0,28%, le S&P 500 de 0,70% tandis qu'un bond de 1,83% se profilait pour le Nasdaq, deux jours après sa plus forte progression quotidienne depuis novembre.

Plus tôt dans la matinée, les indices asiatiques avaient terminé dans le vert. A Tokyo, l'indice vedette Nikkei a gagné 0,6% tandis que l'indice élargi Topix a pris 0,27%.

Les indices chinois ont pour leur part enregistré d'importants gains, la Bourse de Hong Kong s'appréciant de 1,65% tandis que celle de Shanghai a bondi de 2,36%.

En Europe, les regards étaient tournés vers la réunion de la Banque centrale européenne (BCE), dont la présidente, Christine Lagarde, doit s'exprimer à partir de 13H30 GMT.

"La BCE est face à un choix cornélien. Au regard des conditions financières qui sont toujours très accommodantes en zone euro malgré les craintes à propos de l'évolution de l'inflation, la BCE n'a pas la nécessité d'intervenir", souligne Christopher Dembik, directeur associé chez Berenberg.

"Mais si elle n'intervient pas, en annonçant par exemple une accélération de son programme de rachats d'actifs, elle prend le risque d'engendrer des tensions sur le marché qui pourraient justement entraîner un durcissement des conditions financières", ajoute-t-il.

La perspective d'un redémarrage des économies à la faveur du soutien budgétaire américain massif et de l'accélération des campagnes de vaccination porte les indices actions depuis le début de la semaine, ces derniers ayant été en outre rassurés par les chiffres d'inflation américaine conformes aux attentes publiés la veille.

Comme la veille, les mouvements restaient limités sur les taux d'emprunt européens à dix ans en amont de la réunion de la BCE. De son côté, le rendement obligataire américain à dix ans, très surveillé, se détendait à 1,50% après avoir dépassé le seuil des 1,60% en début de semaine.

AstraZeneca dans la tourmente

Le titre perdait 2,54% à 7.009,00 pence à Londres après que le Danemark a suspendu par précaution et jusqu'à nouvel ordre l'utilisation du vaccin du groupe contre le Covid-19 à cause de craintes liées à la formation de caillots sanguins chez des personnes vaccinées.

EDF reprend de la hauteur

Le titre EDF bondissait de 6,47% à 10,53 euros au moment où les négociations avec la Commission européenne sur le projet de restructuration Hercule entrent dans leur dernière phase.

Rolls-Royce bien orienté malgré ses pertes

Le fabricant de moteurs britanniques Rolls-Royce (+1,02% à 114,15 pence), durement frappé par la pandémie, notamment à cause de sa branche d'aviation civile, a dévoilé jeudi une perte plus que doublée en 2020 à 3,2 milliards de livres.

Les bancaires affectées par le tassement des taux

La stabilisation des rendements obligataires, dont la hausse profite aux marges des banques, freinait le secteur. A Francfort, Deutsche Bank reculait (-1,72% à 10,50 euros), tout comme Société Générale (-1,62% à 21,53 euros) ou Crédit Agricole (-1,65% à 12,23 euros) à Paris.

Outre-Manche, Standard Chartered (-2,29% à 482,70 pence) et HSBC (-2,55% à 424,20 pence) fermaient la cote.

Du côté des devises, du pétrole et du bitcoin

Vers 12H10 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 68,67 dollars à Londres, en hausse de 1,13% par rapport à la clôture de la veille.

A New York, le baril américain de WTI pour avril avançait de 1,09%, à 65,14 dollars.

Dans le même temps, l'euro montait de 0,26% face au dollar, à 1,1959 dollar.

La livre montait de 0,2% face au billet vert, 1,3954 dollar.

Le bitcoin reculait de 1,19% à 56.080 dollars.

afp/lk