Paris (awp/afp) - En dépit des préoccupations autour du variant Omicron, les marchés mondiaux rebondissaient légèrement vendredi, entamant la dernière séance d'une semaine en dents de scie sur une note positive.

Vers 09H15 GMT, Paris montait de 0,30%, Londres de 0,22%, Francfort de 0,42% et Milan de 0,43%.

En Asie, Tokyo a gagné 1% et Shanghai 0,94%. En revanche Hong Kong a légèrement reculé de 0,09%, pénalisée par ses valeurs de la "tech".

Jeudi, "les marchés boursiers américains ont grimpé, la nervosité liée à Omicron s'étant calmée à la suite des premières indications selon lesquelles le nouveau variant est très contagieux, mais moins grave au niveau des symptômes", explique Jeffrey Halley, analyste chez Oanda.

Deux études scientifiques évoquent une contagiosité accrue avec le variant Omicron, mais de nombreuses inconnues demeurent, notamment l'efficacité des vaccins existants.

En Afrique du Sud, où a été annoncée l'identification du variant Omicron la semaine dernière, les autorités ont décrit une propagation "exponentielle" du virus. Le nouveau variant y est déjà dominant.

Les marchés étaient déjà inquiets du regain de la pandémie de Covid-19, avant même la découverte du variant Omicron. Une cinquième vague de contaminations touche l'Europe, obligeant certains gouvernements à prendre des mesures. L'Allemagne a durci jeudi des restrictions visant les personnes non vaccinées.

"Sur le plan économique, le variant se traduira probablement par des perturbations prolongées des chaînes d'approvisionnement, les pays repensant leurs mesures restrictives, ce qui freinera l'activité et contribuera à une inflation soutenue", a déclaré Silvia Dall'Angelo, de Federated Hermes.

Informations sanitaires mises de côté, "les Etats-Unis publient un rapport sur l'emploi" et un nombre important de créations d'emplois "devrait permettre de réaffirmer l'idée d'une accélération de la politique monétaire" de la banque centrale américaine, anticipe Jeffrey Halley.

La Réserve fédérale (Fed) ne s'était jusqu'ici pas pressée pour réduire son soutien monétaire, préférant s'assurer au préalable que la reprise de l'économie était solide aux Etats-Unis et que le marché de l'emploi s'était remis.

Cependant, le président de la banque centrale américaine Jerome Powell a changé de ton mardi, estimant qu'il était temps de ne plus parler d'inflation transitoire. Il envisage une réduction plus rapide que prévu des achats d'actifs de l'institution, ouvrant la voie à une hausse des taux directeurs dès 2022 pour limiter l'inflation.

L'agenda des indicateurs macro-économiques de ce vendredi est peu rempli: les indices PMI de l'activité des services en novembre sont attendus pour plusieurs pays européens, ainsi que les chiffres des ventes de détail dans la zone euro en octobre.

La Tech chinoise malmenée

L'autorité américaine de régulation des marchés financiers, la SEC, a modifié jeudi son règlement et peut désormais sortir de la cote les sociétés qui ne feront pas auditer leurs comptes par une société agréée, ce qui est le cas de toutes les sociétés chinoises présentes à Wall Street.

Pékin a refusé d'autoriser les fonctionnaires américains à inspecter les audits des sociétés chinoises.

Sous pression de Pékin, Didi Chuxing, l'équivalent d'Uber en Chine, a décidé de se retirer de la Bourse de New York, victime de la rivalité technologique Pékin-Washington.

A la Bourse de Hong Kong, Alibaba a perdu 2,61%, Tencent 2,32%, JD.com 5,96% et NetEase 4,78%.

Shell se retire d'un projet controversé

Le géant des hydrocarbures Royal Dutch Shell gagnait 1,22% à 1649 pence après avoir annoncé son retrait d'un projet de champ pétrolier au large des îles Shetland en Ecosse contesté par les ONG environnementales, invoquant un intérêt économique "pas assez solide".

Rebond du pétrole, le bitcoin stable

Les prix du pétrole étaient en hausse après l'annonce d'une augmentation de la production en janvier par l'Opep+.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février gagnait 2,64% à 71,51 dollars à Londres vers 09H10 GMT.

Le baril américain de WTI pour livraison en janvier prenait 2,62% à 68,23 dollars.

L'euro s'effritait de 0,06% à 1,1294 dollar.

Le bitcoin était stable (-0,55%) à 56'680 dollars.

afp/buc