Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris baissait nettement vendredi, de 1,35%, la prudence étant de mise parmi les investisseurs avant la réunion de la banque centrale américaine la semaine prochaine.

L'indice vedette CAC 40 cédait 83,58 points à 6074,26 points vers 10h15. Jeudi il avait clôturé en baisse de 1,04%, sa troisième séance consécutive dans le rouge.

Les investisseurs gardent leurs distances avec les placements à risque à quelques jours de la prochaine réunion de politique monétaire de la banque centrale américaine, la Fed, qui devrait une nouvelle fois procéder à une forte hausse de ses taux directeurs après la publication d'une inflation plus élevée que prévu en août aux États-Unis.

"Après la surprise à la hausse de l'inflation (en août, ndlr), les signes de résilience de l'économie et surtout de tensions élevées sur le marché de l'emploi ne vont pas pousser la Fed à assouplir son discours", prévient Xavier Chapard de la Banque Postale AM.

Les anticipations des opérateurs concernant l'ampleur de cette hausse oscillent entre 75 et 100 points de base, après déjà deux relèvements de 75 points de base en juin et en juillet, afin d'augmenter le coût du crédit et de contrer la surchauffe de l'économie.

"La hausse des taux combinée à la baisse du pouvoir d'achat va aboutir à une chute de la demande qui permettra à moyen terme de renouer avec une inflation plus basse, plus gérable pour les acteurs économiques et de revenir à des niveaux de croissance plus sains", explique Christopher Dembik, directeur de la recherche macroéconomie chez Saxo Bank.

Il estime donc que "l'économie a besoin de passer par une récession pour que l'inflation chute" mais que cela se traduira également par une baisse des bénéfices des entreprises, un coup dur pour les investisseurs.

En France, la croissance de l'économie devrait fortement décélérer, de 2,6% en 2022 à 0,5% en 2023, avant de rebondir à 1,8% en 2024, selon les projections macroéconomiques publiées jeudi par la Banque de France, qui n'exclut pas une "récession technique" de "deux ou trois trimestres de baisse du PIB aux alentours de l'hiver 2022-23".

Vendredi, les investisseurs prendront connaissance du chiffre définitif de l'inflation en août en zone euro, qui devrait confirmer la première estimation de +9,1% sur un an.

L'arrivée à échéance de nombreux produits boursiers dérivés pourrait de plus provoquer une volatilité accrue au cours de cette séance.

Bolloré dans les batteries électriques

Le groupe, ancien opérateur d'Autolib, veut se relancer dans le secteur des batteries pour voitures électriques et entend devenir le "leader mondial des batteries solides" pour ce type de véhicule, selon un entretien d'un responsable du groupe aux Échos paru vendredi. Le titre Bolloré perdait 1,38% à 4,71 euros.

Engie se désengage de GTT

L'énergéticien Engie a annoncé vendredi avoir cédé une nouvelle partie de ses actions GTT, représentant 6% du capital de l'entreprise spécialiste des systèmes de confinement pour le gaz liquéfié. Cette opération, qui s'inscrit dans le cadre d'un programme de recentralisation des activités d'Engie, devrait porter la participation de ce dernier à 5% au capital de GTT. GTT lâchait 4,31% à 115,50 euros.

Pierres et vacances glisse encore

Le cours de l'action Pierre et Vacances continuait d'être affecté par la finalisation de la restructuration du groupe numéro un européen des résidences de tourisme et perdait 14,52% à 1,06 euros.

afp/ck