Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes rebondissaient vendredi, à la faveur d'une accalmie sur le marché obligataire, tandis que les marchés asiatiques étaient encore à la peine pour finir une semaine particulièrement volatile où les craintes de récession ont pesé sur le moral.

La Bourse de Paris prenait 1,03%, Francfort 1,16%, Londres 0,70% et Milan 1,42% vers 07H25 GMT. Ce léger rebond des indices s'effectue après des baisses notables enregistrées depuis le début de la semaine.

Les taux d'emprunt des Etats reculaient, après être grimpés à des sommets ces derniers jours. Le taux allemand à dix ans valait 2,09% contre 2,17% jeudi.

En Asie, Tokyo a rechuté de 1,83%, dans la foulée des lourdes pertes subies la veille par Wall Street.

En Chine, où des chiffres montrent que l'industrie manufacturière et les services ont à nouveau souffert en septembre des confinements liés au Covid, Shanghai a reculé de 0,55% et Hong Kong gagnait 0,76% dans les derniers échanges.

Des déclarations de banquiers centraux américains ont pesé sur les indices de New York jeudi, le Nasdaq a perdu 2,84%.

La présidente de l'antenne de Cleveland de la banque centrale américain (Fed), Loretta Mester, a estimé que le niveau actuel du taux de la Fed n'était pas encore "restrictif", c'est-à-dire pas assez élevé pour induire un ralentissement de l'économie.

Son collègue de St. Louis James Bullard l'a rejoint en affirmant que l'interprétation des marchés selon laquelle "un bon nombre de hausses de taux" interviendront encore cette année, est "la bonne".

Pour les investisseurs, ces relèvements de taux sont synonymes de récession.

Dans ce contexte, la publication vendredi des premières estimations de l'inflation de la zone euro pour septembre et d'un indice de hausse des prix PCE pour août aux Etats-Unis est très attendue.

Dans un autre registre, les investisseurs s'interrogent toujours sur les rachats de dette britanniques effectués par la Banque d'Angleterre (BoE) pour stabiliser le marché obligataire à la suite de coûteuses mesures annoncées par le gouvernement britannique.

"Mais comme la BoE ne peut pas se permettre d'assouplir les conditions monétaires - en raison de l'inflation élevée -, l'achat d'obligations par la BoE entraînera des hausses de taux plus marquées au Royaume-Uni pour compenser l'assouplissement surprise", prévient Ipek Ozkardeskaya, analyste chez SwissQuote, ajoutant que "les investisseurs s'attendent désormais à une hausse de 125 à 150 points de base lors de la prochaine réunion de la BoE".

La livre sterling qui avait souffert depuis quelques jours, touchant un plus bas à 1,0350 dollar lundi, revenait vendredi proche de son niveau en fin de semaine précédente. La monnaie britannique gagnait 0,38% face au billet vert, à 1,1157 dollar vers 07H20 GMT.

L'euro valait 0,9819 dollar, un taux de change stable.

Le yen était stable à 144,39 yens pour un dollar après l'annonce du gouvernement japonais d'un nouveau plan d'aide pour l'économie du pays.

L'annexion par la Russie de quatre régions ukrainiennes, prévue vendredi, n'améliore pas l'humeur des investisseurs, d'autant plus que le président russe Vladimir Poutine menace d'utiliser l'arme nucléaire pour défendre son territoire.

Le prix du contrat européen de référence du gaz naturel restait autour des 200 euros le mégawattheure (+9,2% à 205 euros vers 07H20 GMT) depuis les fuites constatées sur les gazoducs Nord Stream et qualifiées de sabotage par l'Union européenne.

La tech aussi rebondit

Entre Apple qui a été dégradé par Bank of America compte tenu d'une baisse de ses objectifs de vente et Meta qui aurait indiqué en interne geler ses embauches jusqu'à nouvel ordre, le secteur technologique a souffert en encaissant les mauvaises nouvelles.

L'abaissement de recommandation visant Apple est "un événement important, car il est assez rare que les grandes banques abaissent la note d'Apple", souligne Ipek Ozkardeskaya.

Vendredi, les actions européennes du secteur remontaient, aidées par la baisse des taux. Zalando prenait 1,11%, ASML 1,10%, Darktrace 0,57%, Worldline 2,29% et Capgemini 1,53%.

Le pétrole se stabilise

Les prix du pétrole se stabilisaient vers 07H15 GMT.

Le baril de WTI américain, pour livraison en novembre, grappillait 0,37% à 81,57 dollars et le baril de Brent de la mer du Nord à même échéance valait 88,56 dollars (+0,03%).

afp/jh