Paris (awp/afp) - Les marchés attendaient mercredi prudemment la publication du compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la banque centrale américaine (Fed), sans oublier les risques géopolitiques et de récession.

Les Bourses européennes étaient hésitantes vers 13h: Londres prenait 0,45% mais Francfort grappillait 0,09% et Paris 0,06%, la place parisienne pâtissant d'un secteur du luxe dans le rouge.

A New York, la même tendance peu marquée devrait suivre: les contrats à terme des principaux indices de Wall Street affichaient une baisse comprise entre 0,24% pour le Dow Jones et de -0,06% pour le Nasdaq.

"Les marchés des actions et des obligations sont soumis à une forte pression liée à une remontée des taux réels, une inflation toujours élevée et une dégradation des perspectives économiques", résume Benjamin Melman, directeur de l'investissement chez Edmond de Rothschild Asset Management.

Les statistiques économiques commencent à donner une petite idée de l'impact de la guerre en Ukraine, des confinements en Chine et du durcissement des conditions financières.

Ces derniers temps, des signaux moins bons qu'attendu pour l'économie américaine ont déçu les attentes des investisseurs.

Or, le marché ne peut plus compter sur le soutien monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) pour compenser les mauvaises nouvelles.

Face à une inflation galopante, la Fed est en train de durcir les conditions financières depuis mars, notamment en relevant ses taux directeurs. De nouvelles hausses de taux devraient être décidées lors des deux prochaines réunions, mi-juin et fin juillet.

Les investisseurs s'interrogent sur l'intensité de ce resserrement et estiment qu'une politique agressive de hausses de taux de la Fed pourrait être un facteur de risque pour les marchés.

Ils éplucheront avec soin le compte-rendu de la réunion du mois de mai de la Réserve Fédérale américaine, qui sera publié dans la soirée, pour avoir des indications sur sa stratégie.

En zone euro, le programme de hausse de taux pourrait commencer en juillet et la Banque centrale européenne a prévenu que les hausses de taux d'intérêt qui se profilent au cours des prochains mois risquaient de constituer un "défi" pour les Etats et entreprises très endettés.

L'euro reculait dans la foulée par rapport au dollar américain, cédant 0,65% à 1,0666 dollar pour un euro, s'éloignant de son sommet en un mois atteint la veille à 1,0749 dollar.

Sur le marché obligataire, le repli des taux, qui traduit des craintes sur l'économie, apportaient peu de soutien aux actifs risqués.

L'énergie sous les projecteurs

Les actionnaires du géant pétrolier TotalEnergies ont validé à 88,89% le rapport présentant la stratégie climat du groupe, qui a suscité des réserves de plusieurs actionnaires et la mobilisation de plusieurs ONG en marge de son assemblée générale. Avant l'AG, le groupe a annoncé avoir acquis 50% du producteur américain d'énergies renouvelables Clearway Energy Group auprès du fonds Global Infrastructure Partners (GIP).

L'action gagnait 2,75% à 53,89 euros vers 13h, plus forte hausse de l'indice CAC 40.

L'énergéticien britannique SSE rebondissait de 6,12% à 1,874 pence, porté par la publication d'un bénéfice net en hausse d'un tiers à 3 milliards de livres pour son exercice annuel décalé, après une chute de près de 8% la veille sur la perspective d'une taxe sur les profits exceptionnels du secteur envisagée par le gouvernement.

A Francfort, le secteur énergie était bien orienté aussi avec EON (+0,71% à 9,90 euros) et RWE (+2,32% à 42,38 euros).

afp/ck