Paris (awp/afp) - Les marchés européens réfrénaient leurs ardeurs jeudi avant des statistiques clé sur l'emploi américain, cherchant toujours à anticiper le moment d'un futur durcissement monétaire à la lumière de la reprise économique.

La prudence était de mise à Paris (-0,06%), Milan (-0,02%) et Francfort (-0,13%) où les échanges étaient calmes en raison d'un jour férié. Londres perdait 0,62% vers 09H00 GMT.

Les principaux marchés en Asie ont également manqué de conviction. Tokyo a progressé de 0,39% mais Hong Kong a perdu 1,13% et Shanghai 0,4%.

La fièvre spéculative a touché mercredi la Bourse de New York, où le titre de la chaîne de cinémas AMC a été suspendu à plusieurs reprises mercredi pour volatilité avant de clôturer en hausse de 95,22%. Les indices ont fini modestement dans le vert.

"Les données sur l'emploi américain d'aujourd'hui pourraient à nouveau apporter un certain mouvement", note Andreas Lipkow, analyste chez Comdirect.

Point fort de la semaine, la publication vendredi du rapport mensuel du département du Travail américain, est susceptible d'influencer les prochaines décisions de politique monétaire de la banque centrale américaine (Fed).

Jeudi, les investisseurs s'intéresseront dès l'après-midi aux créations d'emplois dans le secteur privé pour mai (enquête ADP) et aux demandes hebdomadaires d'allocations chômage.

Les investisseurs cherchent à compiler toutes les données d'importance pour évaluer l'état de la conjoncture américaine au moment où l'activité repart.

"La question qui reste ouverte est évidemment celle d'une inflation qui resterait durablement plus élevée", observe Sebastian Paris Horvitz, stratégiste chez LBPAM.

Plusieurs signaux montrent des tensions supplémentaires sur les prix : le cours du pétrole coté à New York a terminé mercredi à son plus haut niveau depuis octobre 2018 et si elles persistent, les pénuries de main d'oeuvre aux Etats-Unis pourraient entraîner une croissance des salaires.

Selon une enquête de la Réserve fédérale américaine (Fed) publiée mercredi, les difficultés à recruter limitent la reprise d'activité des entreprises et en incitent certaines à offrir des primes financières et des salaires plus élevés pour attirer les candidats.

A ce stade, les banques centrales répètent qu'elles ne changeront pas de si tôt leur scénario de soutien à l'économie et que l'accélération des prix n'est que temporaire.

"Mais le risque est bien là que l'inflation ne baisse pas gentiment vers 2% dès le début de l'année prochaine comme anticipé", estime M. Horvitz.

Informa en forme

A Londes, le spécialiste de l'organisation d'événements Informa prenait 1,01% à 550,90 pence. Le groupe a indiqué que son activité était conforme à ses attentes au cours du printemps ce qui devrait lui permettre de tenir ses objectifs de chiffres d'affaires.

Les magasins B&M EN BAISSE

En revanche, l'enseigne de distribution à bas prix B&M reculait (-2,11% à 549,36 pence). La chaîne de magasins a publié des résultats en forte hausse pour l'exercice 2020-2021 achevé fin mars, portés par la crise sanitaire. Mais elle s'attend à ce que ses ventes soient moins fortes désormais avec la levée des restrictions.

Orange dans le noir

L'action reculait de 0,83% à 10,47 euros à Paris. Le PDG Stéphane Richard a été convoqué au ministère de l'Intérieur pour donner des éclaircissements au gouvernement sur la panne qui a perturbé les numéros de secours dans toute la France pendant plusieurs heures mercredi soir, a annoncé jeudi Gérald Darmanin.

Le pétrole continue sa course

Les prix du pétrole continuaient de gravir les échelons jeudi matin. Les investisseurs ont été rassurés par la décision de l'OPEP+ et l'absence d'avancées apparentes dans les négociations entre l'Iran et les Etats-Unis.

Le baril de WTI pour le mois de juillet, la référence américaine, progressait de 0,29% à 69,03 dollars après avoir clôturé mercredi à 68,83 dollars, son plus haut niveau depuis octobre 2018.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août progressait de 0,41% à 71,64 dollars, après avoir terminé à 71,35 dollars, un niveau plus vu depuis mai 2019.

Du côté de l'euro et du bitcoin

L'euro cédait 0,15% face au dollar, à 1,2192 dollar vers 08H50 GMT.

Le bitcoin montait de 2,76%, s'échangeant autour de 38.785 dollars.

ats/lk