PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues en baisse jeudi à l'ouverture après la chute de Wall Street la veille sur fond de vive inquiétude concernant l'impact, notamment sur les entreprises, du niveau de l'inflation et de la hausse des taux des banques centrales.

Les contrats à terme indiquent une baisse de 0,83% pour le CAC 40 parisien, de 1,01% pour le Dax à Francfort, de 0,55% pour le FTSE à Londres et de 0,95% pour l'EuroStoxx 50.

Les places européennes ont perdu plus de 1% mercredi, les préoccupations persistantes sur l'économie mondiale ayant balayé le soulagement lié à l'amélioration de la crise sanitaire en Chine qui avait soutenu les actions la veille.

Le repli a été nettement plus conséquent à Wall Street, où le S&P-500 et le Dow Jones ont connu leur pire séance depuis juin 2020, en raison des craintes d'un ralentissement économique important alors que le président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, a fait part mardi de sa détermination à faire reculer l'inflation.

L'envolée des coûts n'est pas sans conséquence pour les entreprises: le groupe de distribution américain Target a dévissé mercredi à la suite de ses mauvais résultats, évoquant les problèmes d'approvisionnement et de hausse des prix, des préoccupations qui font écho à celles exprimées par son rival Walmart la veille.

"Le rebond de mardi était trop optimiste (...) Il faut dire que l'inquiétude concernant l'inflation n'a jamais disparu depuis le début d'année. Mais si les choses n'ont pas atteint un point de non-retour, elles semblent se diriger vers une situation 'hors de contrôle'", a déclaré Hebe Chen, analyste chez IG.

A WALL STREET

A la Bourse de New York, l'indice Dow Jones a cédé 3,57% à 31.490,07 points, le S&P-500 a perdu 4,04% à 3.923,68 points et le Nasdaq Composite a reculé de 4,73% à 11.418,15 points.

Target a plongé de 25% après avoir fait état d'un bénéfice trimestriel amputé de moitié par la hausse des prix et a mis en garde contre le risque d'une nouvelle dégradation des marges.

C'est sa pire séance depuis le crash du "Vendredi noir" le 19 octobre 1987 et la capitalisation boursière du groupe a été tronquée d'environ 25 milliards de dollars.

Le nombre de permis de construire a atteint en avril son plus bas niveau en cinq mois, ce qui suggère un ralentissement du marché du logement avec la remontée des taux hypothécaires.

Les contrats à terme donnent une ouverture ce jeudi en léger recul.

EN ASIE

Dans la foulée de Wall Street, le Nikkei a reculé de 1,89% à Tokyo.

Les Bourses de Chine continentale affichent un repli modéré (-0,2%) mais le Hang Seng à Hong Kong abandonne 2,46%, plombé par Tencent (-6,67%) qui a annoncé un bénéfice trimestriel divisé par deux.

TAUX

Sur le marché obligataire, les rendements des emprunts d'Etat repartent à la hausse avoir reculé la veille dans un mouvement de retour vers les actifs refuges.

Le rendement des Treasuries à dix ans prend près deux points de base - après en avoir perdu plus de onze mercredi - à 2,9003%.

Son équivalent allemand gagne également deux points à 1,035% dans les premiers échanges.

CHANGES

Les monnaies refuges se déprécient légèrement après avoir enregistré des gains importants lors de la précédente séance en raison des inquiétudes croissantes concernant la croissance mondiale.

Le dollar recule de 0,1% face à un panier de devises de référence et le yen cède 0,34% face au billet vert.

La monnaie unique européenne prend pour sa part 0,18% à 1,0485 dollar.

PÉTROLE

Le marché pétrolier évolue en hausse, les craintes concernant l'insuffisance de l'offre mondiale prenant le pas sur celles d'un ralentissement de la croissance économique.

De plus, l'Energy Information Administration (EIA) américaine a annoncé une baisse des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière alors qu'une augmentation était attendue.

Le Brent prend 1,41% à 110,65 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,78% à 110,45 dollars.

(Rédigé par Laetitia Volga, édité par Nicolas Delame)

par Laetitia Volga