PARIS (Reuters) - Wall Street devrait ouvrir en hausse et les Bourses européennes progressent lundi à mi-séance, même si les craintes liées à la remontée des taux des banques centrale et à la croissance mondiale restent de mise.

Les contrats à terme signalent une progression de 0,98% pour le Dow Jones, de 0,85% pour le Standard & Poor's-500 et de 0,6% pour le Nasdaq.

Ces deux derniers indices boursiers ont bouclé vendredi leur septième semaine consécutive dans le rouge, leur plus longue série de baisse depuis la fin de la bulle Internet en 2001. Le Dow en est à huit semaines de baisse d'affilée, du jamais vu depuis 1932.

Les commentaires du président américain Joe Biden, ouvert à un allégement des droits de douane sur les importations chinoises pour contrer l'inflation, devraient contribuer à l'amélioration du sentiment du marché américain.

"Les investisseurs y voient une possible désescalade de la guerre commerciale entre les deux superpuissances économiques, ce qui a ravivé l'optimisme des opérateurs envers les actifs plus risqués", a indique dans une note Pierre Veyret d'ActivTrades.

En Europe, les marchés boursiers suivent l'orientation positive des futures américains d'autant que le climat des affaires en Allemagne, l'unique indicateur important du jour, a bénéficié d'une embellie inattendue en mai grâce à la reprise de l'activité dans les services.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,13% à 6.293,57 vers 11h40 GMT, freiné par Vinci. À Francfort, le Dax prend 0,66% et à Londres, le FTSE s'octroie 0,96%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 monte de 0,53%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,38% et le Stoxx 600 de 0,56%.

Les préoccupations sur l'impact de l'inflation sur les entreprises et ceux concernant un resserrement excessif des conditions financières sur la croissance économique, sans oublier l'épidémie de COVID-19 en Chine, restent toutefois présents.

Les investisseurs européens ont notamment pris note des déclarations de Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), sur le probable retour du taux de dépôt au-dessus de zéro d'ici fin septembre.

"La BCE se joint enfin à la fête, semble-t-il, en s'engageant à ramener les taux à zéro, bien qu'avec l'inflation, cela pourrait être une tâche difficile. (...) Avec la guerre en Ukraine qui fait rage, resserrer la politique monétaire sans faire basculer la zone euro en récession pourrait être un défi trop grand pour Christine Lagarde", a déclaré Chris Beauchamp, analyste chez IG Group.

LES VALEURS EN EUROPE

La progression des cours de pétrole et des métaux porte logiquement les secteurs boursiers qui leur sont liés: l'indice Stoxx de l'énergie gagne 1,61% et celui des ressources de base 2,09%.

ArcelorMittal est en tête du CAC 40 avec un gain de 3,41% et TotalEnergies n'est pas loin derrière à 2,20%.

En baisse, Vinci perd 3,31% après des informations de presse selon lesquelles des filiales du groupes auraient été mises en examen pour "corruption privée".

Publicis abandonne 2%, pénalisé par l'abaissement de conseil de Morgan Stanley à "sous-pondérer".

Ailleurs en Europe, Kingfisher gagne 2,76% après avoir publié un chiffre d'affaires trimestriel nettement supérieur à ses résultats avant la pandémie.

À Madrid, Siemens Gamesa grimpe de 6,27%, Siemens Energy (-2,57) ayant proposé de racheter pour 4,05 milliards d'euros les participations minoritaires dans sa filiale éolienne en difficulté.

CHANGES

L'euro a amplifié sa progression après les déclarations restrictives de Christine Lagarde sur les taux de la BCE. Il gagne 0,98% à 1,0663 dollar, au plus haut depuis un mois, alors qu'il évoluait sous 1,06 avant son intervention.

Le dollar (-0,97%) recule à nouveau face à un panier de devises internationales.

TAUX

Les rendements obligataires de la zone euro sont orientés à la hausse avec le léger regain d'appétit pour le risque, qui défavorise les emprunts d'État, l'amélioration inattendue de l'indice Ifo du climat des affaires en Allemagne et les annonces de Christine Lagarde.

Le rendement du dix ans allemand gagne quatre points de base à 0,98%.

Les marchés monétaires tablent toujours sur une hausse des taux de la BCE d'environ 105 points de base d'ici la fin de l'année et estiment à 100% la probabilité d'un relèvement de 25 points de base en juillet.

"Les remarques de la présidente de la BCE n'ont pas beaucoup affecté le marché car il existe un large consensus sur des taux à zéro ou légèrement en territoire positif d'ici la fin de l'année", a déclaré Massimiliano Maxia chez Allianz Global Investors. "Les investisseurs se concentrent davantage sur la croissance économique car ils ont déjà intégré les prochaines décisions de la BCE", a-t-il ajouté.

Aux États-Unis, le rendement des Treasuries à dix ans gagne 4,3 points autour de 2,823%.

PÉTROLE

Le marché pétrolier profite de la baisse du dollar et de la perspective d'une augmentation de la demande de carburants en Chine mais aussi aux États-Unis puisque le week-end prochain, celui du Memorial Day, marquera le démarrage de la saison des grands déplacements estivaux dans le pays.

Le Brent gagne 0,96% à 113,63 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,83% à 111,19 dollars.

(Rédigé par Laetitia Volga, édité par Kate Entringer)

par Laetitia Volga