PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en légère hausse et les Bourses européennes progressent vendredi à mi-séance, l'attention des investisseurs revenant sur les indicateurs économiques et les résultats d'entreprises bien que les débats sur les risques inflationnistes n'aient pas disparu.

Les contrats à terme de Wall Street signalent des hausses de 0,2% à 0,5% pour ses principaux indices.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,69% à 5.767,78 points vers 12h23 GMT. À Francfort, le Dax prend 0,6%. Et à Londres, le FTSE ne gagne que 0,07%, ralenti par la baisse bien plus forte qu'attendu ventes au détail en Grande-Bretagne en janvier.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 s'octroie 0,21%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro avance de 0,64% et le Stoxx 600 de 0,35%.

Les premiers résultats des enquêtes mensuelles d'IHS Markit auprès des directeurs d'achats pour le mois de février ont montré un léger ralentissement de la contraction de la l'activité dans le secteur privé grâce à la progression du secteur manufacturier alors que les difficultés des services s'accentuent.

"Les PMI donnent quelques espoirs pour les faibles perspectives économiques dans la zone euro au premier trimestre. Nous prévoyons en effet une nouvelle contraction de l'économie au premier trimestre et une reprise nette seulement lorsque la situation sanitaire sera maîtrisée et que les restrictions seront progressivement assouplies", a déclaré Maddalena Martini, économiste d'Oxford Economics. Aux Etats-Unis, les inquiétudes sur la solidité de la reprise ont été alimentées jeudi par la hausse inattendue des inscriptions au chômage, tandis que la hausse continue des rendements obligataires pèse sur le sentiment de marché.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

Dans les échanges en avant-Bourse à New York, Uber perd 3,4% après la décision de la Cour suprême britannique qui donne raison à un groupe de chauffeurs du groupe de VTC réclamant les mêmes avantages sociaux que des salariés, notamment un salaire minimum et des congés payés.

VALEURS EN EUROPE

En tête du CAC 40, l'action Hermes gagne 5,35% après avoir dépassé les 1.000 euros pour la première fois, soutenu par l'accélération de l'activité trimestrielle du groupe grâce à la vigueur du marché asiatique.

Toujours dans le secteur du luxe, l'italien Moncler grimpe de 6,09% après la progression plus importante que prévu de ses ventes au quatrième trimestre, une période clé pour le spécialiste des doudounes haut de gamme.

Danone prend 3,74%. Le groupe agroalimentaire s'attend à un premier trimestre encore difficile mais se dit près à discuter avec ses actionnaires, dont certains contestent sa stratégie.

A la baisse, Renault cède 5,85% après avoir fait état d'une perte nette historique de huit milliards d'euros imputable à la baisse de ses ventes et aux difficultés de son partenaire Nissan.

Du côté du SBF 120, Tarkett (-13,71%), GTT (-8,55%) et Gecina (-4,56%) sont dans le rouge après des résultats et des prévisions annuels jugés décevants.

TAUX

SUr le marché obligataire, le rendement des emprunts d'Etat allemand à dix ans est en légère hausse à -0,328% après un plus haut de huit mois à -0,315%. Il se dirige vers sa plus forte progression hebdomadaire depuis la mi-juin.

Son équivalent américain, à 1,2924%, prend près de deux points de base autour de 1,309%, proche du pic de près d'un an touché mercredi à plus de 1,33%.

CHANGES

Le dollar cède à nouveau de terrain face à un panier de devises internationales (-0,37%) au lendemain de la mauvaise surprise des inscriptions au chômage. "L'état du marché du travail américain nous rappelle peut-être que l'économie du pays est loin d'être sortie du bois et que l'accent mis récemment sur la possibilité que les mesures de relance budgétaire déclenchent une hausse de l'inflation et fassent pivoter la politique monétaire de la Fed pourrait être prématuré", a déclaré Ricardo Evangelista chez ActivTrades dans une note.

L'euro en profite pour remonter à 1,2133 dollar et la livre sterling a atteint à 1,40 dollar un plus haut depuis avril 2018.

La devise britannique ne réagit pas aux commentaires de Gertjan Vlieghe, membre du comité de politique monétaire de la Banque d'Angleterre, selon qui des taux négatifs pourraient être nécessaires si la reprise n'était pas à la hauteur.

Le bitcoin a atteint un nouveau record et se rapproche des 1.000 milliards de dollars de capitalisation malgré le scepticisme de certains analystes estimant que la cryptomonnaie n'offre qu'une faible protection contre la chute des cours.

PÉTROLE

Le marché pétrolier poursuit son repli, la perspective d'un arrêt prolongé des raffineries du sud des Etats-Unis touchées par la vague de froid en cours faisant craindre une baisse provisoire de la demande.

Le Brent abandonne 1,55% à 62,94 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 2,03% à 59,29 dollars.

MÉTAUX

Les cours des métaux industriels continuent de monter en raison de la faiblesse du dollar américain, d'inquiétudes concernant l'offre et de spéculations sur les perspectives de demande.

Le contrat à échéance trois mois du cuivre sur le London Metal Exchange a atteint un pic de neuf ans à 8,737 dollars la tonne. Celui du nickel est monté à un plus haut depuis septembre 2014.

L'or se stabilise après être tombé à son plus bas en sept mois à 1,759.29 dollars en raison de l'optimisme concernant la reprise économique mondiale, de rendements obligataires plus élevés et du niveau du billet vert.

(Avec Marc Angrand, édité par Patrick Vignal)

par Laetitia Volga