PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en baisse, ce qui entraîne la plupart des Bourses européennes dans le rouge vendredi à mi-séance après une nouvelle série de résultats d'entreprises et d'indicateurs en demi-teinte.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en repli de 0,4% à 0,7% au lendemain d'une séance de hausse marquée par le record en clôture du S&P-500 et le bond de Facebook après ses résultats.

À Paris, le CAC 40 perd 0,22% à 6.288,65 vers 11h35 GMT. À Francfort, le Dax gagne 0,21% et à Londres, le FTSE cède 0,18%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 0,34%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,27% et le Stoxx 600 de 0,25%.

Ce dernier se dirige néanmoins vers une performance positive sur la semaine, de l'ordre de 1,9%

Alors que la croissance américaine a nettement rebondi au premier trimestre (+6,4%) grâce à un soutien budgétaire massif, l'économie de la zone euro est restée en contraction sur la période (-0,6% contre -0,8% attendu par le consensus) mais les économistes anticipent néanmoins un rebond avec le redémarrage progressif de l'activité.

L'inflation dans la zone euro s'est elle accélérée en avril, à 1,6% sur un an, conformément aux attentes après une hausse de 1,3% en mars, avec la nette augmentation des prix de l'énergie.

"La Banque centrale européenne sera mise à rude épreuve en termes de communication lors des prochaines réunions. Avec une inflation proche de 2%, une fois que la croissance du PIB aura rebondi avec la reprise, il deviendra essentiel pour elle de faire passer le message que les pressions inflationnistes semblent être transitoires pour le moment", a déclaré Bert Colijn, économiste chez ING.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

La séance américaine sera animée par l'accueil réservé aux résultats d'Amazon, qui a fait état d'un bénéfice record au premier trimestre, et de Twitter, qui a déçu sur ses perspectives.

Dans les échanges en avant-Bourse, le géant du commerce en ligne gagne 2,2%. Le titre du réseau social chutait de 11% jeudi en après-Bourse.

VALEURS EN EUROPE

En Europe, l'actualité des résultats est également fournie avec notamment BNP Paribas qui cède 1,58% après avoir publié des résultats pourtant supérieurs aux attentes, certains investisseurs s'inquiétant de l'augmentation des coûts.

Saint-Gobain gagne pour sa part 1,04% après avoir annoncé un chiffre d'affaires trimestriel en hausse à 10,38 milliards d'euros et confirmé ses objectifs financiers pour l'ensemble de l'année.

La plus forte hausse du CAC est pour l'équipementier aéronautique Safran (+3,1%) qui maintient ses objectifs annuels en dépit d'une chute de son chiffre d'affaires trimestriel.

Vallourec prend de son côté de 4,26% après avoir relevé ses objectifs financiers pour 2021 en raison de perspectives "significativement meilleures" sur certains de ses marchés.

Dans le reste de l'Europe, Barclays abandonne 6,20% à Londres en raison du recul de l'activité de taux fixes, devises et matières premières (FICC).

TAUX

Les rendements des emprunts d'Etat de référence s'apaisent après avoir grimpé jeudi, portés par l'annonce jeudi d'une croissance spectaculaire de l'économie américaine au premier trimestre et de l'accélération de l'inflation en Allemagne.

Le rendement des Treasuries à dix ans s'équilibre autour de 1,645% après avoir atteint jeudi un pic de plus de deux semaines à 1,69%.

En Europe, le rendement du Bund allemand de même échéance recule un peu, à -0,206%, après un plus haut de plus d'un an à -0,177% jeudi.

CHANGES

Le dollar n'a que peu profité de la remontée des rendements obligataires américains, pénalisé par le ton toujours très accommodant de la Réserve fédérale américaine sur sa politique monétaire.

Il progresse légèrement vendredi après être tombé à un creux de deux mois et se dirige vers repli de près de 2,5% sur le mois d'avril, ce qui marquerait sa plus forte baisse mensuelle depuis juillet.

De son côté, l'euro baisse à 1,2086 dollar et affiche un gain de 3% face au dollar sur le mois.

PÉTROLE

Les cours du pétrole cèdent plus de 1,5% après avoir atteint des plus hauts de six semaines, l'évolution de la pandémie en Inde et au Brésil contrebalançant les perspectives optimistes pour la demande cet été.

Le baril de Brent recule à 67,55 dollars et le brut léger américain à 63,85 dollars.

(édité par Patrick Vignal)

par Laetitia Volga