PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en légère baisse et les principales Bourses européennes reculent lundi à mi-séance, les tensions entre les Etats-Unis et la Chine et l'impasse sur le Brexit alimentant l'aversion au risque sur fond de dégradation de la crise sanitaire.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse d'environ 0,4% pour le S&P-500 et le Dow Jones et quasiment à l'équilibre pour le Nasdaq. À Paris, le CAC 40 perd 0,74% à 5.567,58 vers 12h12 GMT et à Francfort, le Dax cède 0,32%. A contrario, le FTSE à Londres gagne 0,77%, soutenu par le net recul de la livre sterling.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 0,11%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,45% et le Stoxx 600 de 0,32%.

Les Etats-Unis se préparent à sanctionner jusqu'à 14 responsables chinois en raison de leur rôle présumé dans l'exclusion d'élus de l'opposition à Hong Kong, a appris Reuters de trois sources, dont une source officielle américaine.

Cette décision, qui pourrait être annoncée dans la journée, visera des responsables du Parti communiste chinois, l'administration de Donald Trump semblant résolue à maintenir la pression sur Pékin dans les dernières semaines de son mandat.

Le dossier du Brexit reste par ailleurs un sujet de nervosité important pour les investisseurs européens qui attendent un accord commercial entre Londres et Bruxelles avant la fin de la phase de transition le 31 décembre.

Mais les principaux sujets de divergences (la question de la pêche, les règles de concurrence et le mécanisme de règlement des litiges) sont toujours sur la table.

La semaine qui débute aura comme principal rendez-vous la réunion de la Banque centrale européenne, jeudi, qui devrait annoncer d'autres mesures de soutien face aux conséquences économiques de la pandémie.

La BCE devrait notamment augmenter le montant du Programme d'achats d'urgence face à la pandémie de 500 milliards d'euros tout en le prolongeant de six mois, écrit dans une note Franck Dixmier chez Allianz Global Investors.

Sur le front de la pandémie, la situation reste très préoccupante: en Californie, plus de 23 millions de personnes sont concernées par un durcissement des mesures de confinement, en Corée du Sud, un responsable des services de santé dit craindre un "effondrement" du système hospitalier et en France, la baisse des cas de contamination ralentit, ce qui pourrait compromettre les prochaines étapes du déconfinement.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

VALEURS EN EUROPE

Peu de compartiment de la cote européenne échappe au repli et parmi les plus fortes baisses figurent le secteur bancaire qui perd 1,47%, celui de la distribution (-1,64%) et celui de l'automobile (-1,33%).

L'action Kering, qui pâtit d'un abaissement de recommandation d'UBS, accuse la plus forte baisse du CAC 40 avec un repli de 1,99%.

BNP Paribas perd 1,37% et Vinci 2,03%.

Société générale, qui avait débuté dans le vert, abandonne 0,92%. Le groupe a annoncé son intention de fusionner ses deux principaux réseaux de banque de détail, avec à la clé la fermeture d'ici 2025 de 600 agences sur près de 2.100, afin d'améliorer sa rentabilité.

Le groupe italien de mode haut de gamme Moncler prend 4,33% après avoir annoncé le rachat de son concurrent Stone Island pour une valeur d'entreprise de 1,15 milliard d'euros.

TAUX/CHANGES

Le repli sur les valeurs refuges profite aux emprunts d'Etat: le rendement des Treasuries à dix ans recule de 2,5 points de base à 0,9443% et celui du Bund allemand à dix ans de près de quatre points à -0,577%.

L'aversion pour le risque favorise le dollar américain, qui prend 0,34% face à un panier de devises de référence.

L'euro reflue de 0,09% mais se maintient à plus de 1,21 dollar.

Le mouvement le plus notable sur les devises revient à la livre sterling qui chute de plus de 1% face au dollar et face à l'euro, les cambistes craignant de plus en plus que la Grande-Bretagne et l'Union européenne ne parviennent pas à se mettre d'accord sur un accord commercial post-Brexit.

PÉTROLE

Le marché du pétrole est en baisse en raison de l'aggravation des relations entre les États-Unis et la Chine et de l'augmentation continue des cas de coronavirus, qui a nécessité la mise en place de nouvelles mesures, notamment dans l'Etat de Californie.

Le Brent cède 1,04% à 48,74 dollars le baril et le brut léger américain 1,12% à 45,74 dollars.

(Laetitia Volga, édité par Blandine Hénault)

par Laetitia Volga