PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en repli tandis que les Bourses européennes évoluent autour de l'équilibre lundi à mi-séance, les investisseurs restant tourmentés par les signes de pressions inflationnistes et par les difficultés financières du géant immobilier China Evergrande.

Les contrats à terme de Wall Street signalent une ouverture en baisse de 0,3% à 0,6% après la nette progression observée vendredi, à la faveur des espoirs autour du traitement expérimental du COVID-19 développé par Merck.

À Paris, le CAC 40 cède 0,12% à 6.510,17 vers 11h25 GMT. À Francfort, le Dax abandonne 0,14% et à Londres, le FTSE gagne 0,01%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 perd 0,07%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro est en baisse de 0,29% et le Stoxx 600 de 0,1%.

Les marchés mondiaux restent minés par plusieurs incertitudes, à commencer par le dossier Evergrande et son implication pour l'économie chinoise.

La cotation du promoteur immobilier, lourdement endetté, a été suspendue à Hong Kong dans l'attente d'une annonce concernant une opération majeure. Selon la presse chinoise, le groupe va céder une participation majoritaire dans une de ses filiales pour plus de 5 milliards de dollars (4,43 milliards d'euros), une opération qui serait la plus importante vente d'actifs jamais réalisée par Evergrande.

"Vendre un actif signifie qu'ils essaient toujours de lever des fonds pour payer les factures", a déclaré Ezien Hoo, analyste d'OCBC. Les incertitudes sur le plafond de la dette aux Etats-Unis, l'adoption des plans budgétaires, la politique commerciale à l'égard de la Chine de l'administration Biden et la publication vendredi du rapport mensuel sur l'emploi américain freinent également la prise de risque. LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

L'action Tesla prend 3% dans les échanges avant l'ouverture des marchés américains après que le constructeur automobile a annoncé des livraisons record au troisième trimestre.

VALEURS EN EUROPE

Les secteurs bancaire (-1,07%) et de l'automobile (-0,77%) comptent parmi les victimes des craintes d'un ralentissement de la croissance mondiale, notamment en Chine.

Le secteur européen de la technologie (-0,71%) est aussi délaissé après avoir déjà nettement reculé la semaine dernière sur fond de remontée des rendements obligataires. A Paris, STMicroelectronics cède 1,43% et Atos 1,19%.

La chaîne britannique de supermarchés Morrisons recule de 3,77% après que le groupe de capital-investissement Clayton, Dubilier & Rice (CD&R) a remporté les enchères pour son rachat en offrant sept milliards de livres sterling (8,2 milliards d'euros).

En hausse, Ryanair gagne 2,62%, IAG 0,93% et Air France-KLM 1,37% après une information du Sunday Telegraph sur une réduction du nombre de pays placés sur "liste rouge" par le Royaume-Uni de 54 à neuf.

CHANGES

Le dollar cède un peu de terrain face à un panier de devises internationales (-0,19%) mais reste proche du pic d'un an atteint la semaine dernière.

Ricardo Evangelista, analyste d'ActivTrades, estime que le billet vert pourrait repartir de l'avant avec "l'attente croissante d'une réduction progressive des taux d'intérêt par la Réserve fédérale en novembre" et le repli de l'appétit pour le risque, motivé par "l'anxiété des investisseurs concernant la crise Evergrande et son potentiel de contagion à d'autres marchés, ainsi que les problèmes logistiques mondiaux et la hausse des prix de l'énergie".

L'euro en profite pour avancer à 1,1628 dollar.

TAUX

Les rendements de référence repartent à la hausse: celui du dix ans américain progresse de trois points de base à 1,4979% et son pendant allemand de plus d'un point à -0,206%.

"On a l'impression que les préoccupations liées à l'inflation sont plus importantes en ce moment (...) On peut appeler cela la stagflation, où l'on a une inflation plus élevée et une croissance plus faible et peut-être que les marchés jouent ce thème aujourd'hui", a déclaré Rene Albrecht, stratège en matière de taux chez DZ Bank.

Le vice-président de la Banque centrale européenne, Luis de Guindos, a averti lundi que certains des facteurs du récent pic inflationniste, comme les goulets d'étranglement et la hausse des prix de l'énergie, avaient un impact "structurel" et pourraient conduire à des revendications salariales alimentant encore l'inflation.

PÉTROLE

Les cours du pétrole sont stables avant le début de la réunion de l'Opep+, qui pourrait déboucher sur le maintien de l'accord actuel d'une hausse de production de 400.000 barils par jour à compter du mois prochain, ont déclaré trois sources.

Le Brent est inchangé à 79,59 dollars le baril et le brut américain à 76,06 dollars.

(Reportage Laetitia Volga, édité par Blandine Hénault)

par Laetitia Volga